BRAZZAVILLE, 02 JUIN (ACI) – Le Sénat, en sa double qualité d’émanation des conseillers locaux et de représentant des collectivités locales, s’est préoccupé, le 2 juin à Brazzaville, du fonctionnement des conseils départementaux et municipaux.
A l’ouverture de la 9ème session ordinaire administrative qui va durer 70 jours, le président du Sénat, M. Pierre Ngolo, a indiqué que les conseils départementaux et municipaux sont des parlements locaux devant fonctionner comme tout parlement.
Selon lui, dans un parlement, quelles que soient les stratifications rendues nécessaires par l’organisation du travail, tous les membres sont des collègues soumis à la même discipline et tenus d’observer les mêmes prescriptions, ce qui constitue un gage de compréhension, de cohésion et de stabilité.
Mais ces entités, dont la vocation est de promouvoir une véritable culture démocratique et de dialogue, semblent de nos jours s’enliser dans des querelles aux allures de conflits insurmontables entravant leur fonctionnement et débouchant absolument sur des changements, a déploré M. Ngolo.
«C’est là une dérive, résultante d’un déficit de démocratie et de dialogue, qui mérite d’être bannie. Il importe pour cela que chacun se mette à sa place comme défenseur des principes ne subissant personne et engage à temps la démarche qui convient, afin que la règle soit le seul guide de tous et l’efficacité de l’action, le seul objectif poursuivi», a-t-il ajouté.
Face à cette situation, M. Ngola a souhaité le retour aux partenariats appropriés de renforcement des capacités des élus nationaux et locaux. Le cas de l’accord avec le Pnud et l’Awepa, grâce auquel des conférences parlementaires départementaux avaient été organisées.
Abordant l’aspect Covid-19, M. Ngolo a indiqué que face à l’immensité des attentes des citoyens, le Sénat encourage le gouvernement à plus d’anticipation et de pragmatisme. En outre, il a invité les dirigeants et les citoyens à une prise de conscience face à cette pandémie. «Le déconfinement ne peut être porteur que s’il est suivi d’une réelle prise de conscience», a-t-il insisté.
A son avis, cette 9ème session, qui se tient du 2 juin au 13 août, doit se dérouler sous le signe de la responsabilité, comme l’exige le contexte. Dans une telle conjoncture, son institution ne peut que s’imposer l’effort qui hisse.
Aussi, il a exhorté les sénateurs à travailler avec détermination et efficacité pour imprimer une nouvelle dynamique dans le procès d’accompagnement de l’exécutif soumis à de fortes pressions et astreint à des rendements plus performants et à veiller à ce que les initiatives et les réflexions aient pour seul dessein le meilleur service à rendre aux citoyens, à la démocratie et à la République.
Au cours de cette session, M. Ngolo a réitéré l’engagement du Sénat pour le contrôle parlementaire. «Il convient que le contrôle parlementaire revête effectivement sa force de persuasion et puisse constituer un puissant frein à la cupidité et à la fraude et aide à développer la rigueur et la vigilance pour que les sacrifices consentis par l’État et tous les bienfaiteurs soient totalement destinés aux cibles initialement visées et que tout se gère dans la transparence, afin de tenir l’engagement pris pour une participation active à la lutte contre les antivaleurs, a-t-il souligné. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)