BRAZZAVILLE, 16 MAI (ACI) – Les trois organisations des retraités de la Caisse de retraite des fonctionnaires (Crf) ont déploré, le 15 mai à Brazzaville, au cours d’un échange avec le président du Sénat, M. Pierre Ngolo, le décalage du paiement des pensions par rapport aux salaires des fonctionnaires.

«Nous sommes très heureux des derniers mois, au cours desquels le gouvernement a arrimé le traitement des pensions à celui des salaires des fonctionnaires de l’Etat. Aujourd’hui, on a effectué le virement des salaires, mais les pensions n’ont pas été traitées », s’est indigné le président de la Fédération des associations des retraités de la Crf (Far), M. Henri Bossenga.
Pendant que les fonctionnaires perçoivent le salaire d’avril 2019, on paye la pension échéance 2018, a-t-il fait remarquer, ajoutant que «nous ne pouvons pas accepter qu’à pareil moment, qu’on ne paye pas les pensions qui, d’ores et déjà, sont payés à reculant».
A cette occasion, il a indiqué que cet entretien a été un moment de recours à la sagesse et au pragmatisme du président du Sénat pour trouver des solutions immédiates, afin que la pension tant attendue du mois d’août 2018 soit payée.
De même, cet échange permet de trouver des solutions permissives pour permettre à la Crf de prendre en compte près de 7000 retraités en attente pour une incidence financière d’environ 17 milliards 500 millions de FCFA.
Pour sa part, le président de la Coordination nationale des associations des retraités (Cnar) de la Crf, M. Alphonse Lebvoua, transmettant la plainte de 30.000 retraités, a dit que cette année, la Crf peine à payer les pensions de 2018 parce que le Trésor lui impose ce rythme.
«Aujourd’hui, les retraités de la Crf sont à 18 et 19 mois de pension impayés. Est-ce que le Trésor peut trouver une justification à cette situation, dès lors que les retenues sont régulièrement opérées ! Ces retenues sont la part contributive de l’Etat et des travailleurs en activité», a-t-il souligné, avant de solliciter l’intervention du Sénat pour que les retenues opérées soient reversées à la Crf.
Par ailleurs, le président de l’Union pour la défense des intérêts des retraités de la Cref (Udir), M. Eugene Bakoula, a révélé que le Trésor public vire un montant inférieur à celui précédemment fixé pour le paiement de tous les retraités. «En 2016, les retraités n’ont perçu que 10 mois sur 12 ; en 2017, sept mois sur 12 ; en 2018, cinq, six, sept, voire huit mois pour certains sur 12», a-t-il rappelé.
La délégation a informé le Sénat que les retraités envisageaient de faire une marche de pauvre, une déclaration ou un sit in pour attirer l’attention sur les moments difficiles qu’ils traversent.
Après avoir expliqué la situation économique difficile que traverse le pays, M. Ngolo a remercié la délégation pour la démarche entreprise, et salué les efforts qu’elle a fournis. Aussi, il a encouragé les membres de cette délégation à rester toujours sur cette voie de la raison et de la sagesse malgré les difficultés.
«La situation est certes difficile, mais ce n’est pas le moment de perdre la raison. La solution n’est pas dans les meetings, les marches ou les déclarations, mais elle est financière et l’action est celle du dialogue. Il faut éviter de poser des actions qui compliqueraient une situation déjà difficile», a-t-il exhorté.
Le Sénat a pris l’engagement et compte s’investir pour accompagner les retraités dans ce combat. «Laisser nous manœuvrer pour que de façon progressive on allège les peines et les souffrances, c’est la responsabilité de l’Etat. Nous vous prions, malgré le temps qui passe, de continuer à faire confiance», a-t-il conclu. (ACI/ Marlyce Tchibinda)
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