BRAZZAVILLE, 17 AVRIL (ACI) – La diversité linguistique et culturelle du Congo doit être protégée et valorisée par les intellectuels, afin de garantir le maintien de l’identité et de la cohésion sociale des communautés locales, a déclaré le conférencier Christ Albert Felijo Balenda Mabiala.
S’exprimant récemment à Brazzaville lors d’une conférence-débat placée sous le thème «Les intellectuels congolais, agents actifs de la mort des langues congolaises», il a insisté sur la nécessité de sensibiliser la population congolaise et les intellectuels à l’importance et à la richesse des langues vernaculaires, pour revitaliser les langues congolaises.
De ce fait, M. Balenda Mabiala a exhorté les communautés de locuteurs à transmettre ces langues à la future génération, car celle-ci est menacée par les intellectuels qui sont devenus des esclaves de la langue française entrainant derrière toutes les couches sociales.
Pour lui, l’État devrait établir une politique linguistique raisonnable pour toutes les langues. « En perdant nos langues vernaculaires, nous pouvons nous sentir déracinés, perdus, et avoir du mal à nous reconnaître dans notre propre culture », a-t-il dit.
Parlant des conséquences et risques de l’extinction linguistique des langues congolaises, il a indiqué que chaque langue est le reflet de la culture nationale, de traditions, de savoir-faire et de croyances spécifiques. « Lorsqu’une langue disparait, toute une richesse culturelle est perdue », a averti M. Balenda Mabiala.
« Les intellectuels congolais favorisent l’usage du français à la maison, pensant ainsi donner à leurs enfants un avantage dans le système éducatif dominé par la langue française. Cette transmission intergénérationnelle de la langue française prive les enfants de la richesse de leurs langues locales », a-t-il déploré.
Cette conférence-débat a été organisée par la Fondation Niosi en collaboration avec l’Institut français du Congo (Ifc). (ACI/Kesnov Meudrin Ngouolali)
