BRAZZAVILLE, 16 AVRIL (ACI) – Le pousse – pousse, une sorte de grand chariot, resté pendant des décennies l’affaire des ressortissants de la République Démocratique du Congo (Rdc) pour gagner leur vie en transportant des marchandises, est utilisé aussi aujourd’hui comme moyen de transport commun, en ce temps de crise causée par le covid-19.
A côté de celui-ci, s’ajoutent les brouettes avec ou sans cuve, appelées Koro Koro, qui n’aident qu’au transportent des marchandises et d’autres provisions.
Les femmes ménagères, les vendeuses, les habitants des quartiers de Brazzaville comme Mouhoumi, la Base Sadelmi et Moukondo, dans les arrondissements 7, Mfilou, et 4, Moungali, qui s’approvisionnent aux marchés “Tsiemé” (5ème arrondissement, Ouénzé) ou “Total” (2ème arrondissement, Bacongo), font usage des pousse-pousse en guise de moyen pour leurs déplacements.
Dans ce contexte, a-t-on noté, les femmes sont souvent victimes de vol. Elles recourent à ces chariots non pas seulement parce qu’elles ne peuvent pas courir comme les jeunes pousse-pousseurs, mais aussi parce qu’elles ont peur que leurs provisions ne prennent une autre direction en ce temps de crise.
“Nous nous regroupons parfois à six ou sept femmes pour l’achat des sacs de manioc, de foufou et autres produits, puis nous désignons deux ou trois d’entre nous qui prennent place dans le chariot pour convoyer nos marchandises jusqu’à destination, ou nous faisons le partage. Nous procédons de la sorte pour éviter le vol et l’essoufflement, car nous ne sommes pas fortes pour faire le rallye comme ces jeunes”, a fait savoir Mme Céline Boukinda, une ménagère, qualifiant la pandémie covid-19 de monstre.
Concernant le phénomène de vol pendant cette période de crise sanitaire, plusieurs femmes ont été également victimes dans les chambres froides (boucherie, poissonnerie…). Elles ont jugé mieux de se cotiser pour essayer de diversifier les produits (poisson, viande, poulet), car n’ayant pas assez d’argent pour prendre les caisses ou cartons entiers de vivres frais.
Cependant, celle qui est désignée pour se mettre en rang, dans le respect de la distanciation, trompe l’attention des autres et emporte l’argent. Cette situation à été vécue par Mme Henriette Mombo, la veille du confinement, à l’établissement Guénin, au marché “Total”,a-t-on appris.
Cette dernière et une compagne ont été victime de la ruse d’une jeune fille qu’elle avaient désignée pour les représenter dans le rang. Celle-ci s’était éclipsée avec les 32.000 Fcfa cotisés pour l’achat d’un carton de “mosseka”. (ACI/Honorine Soukou)