BRAZZAVILLE, 04 SEPT(ACI) – Le prochain concours de magistrature sera boycotté, tant que le ministère de la Justice et des droits humains ne signera pas la note de mise en formation des auditeurs de justice, a déclaré, le 3 septembre dernier à Brazzaville, le collectif des élèves magistrats en plein sit-in devant ledit ministère.
Selon le collectif, cette déclaration a été motivée par le fait que la revendication de ses droits n’a pas abouti. Ayant épuisé toutes les voies de recours, les élèves magistrats ont résolu de manifester publiquement et sans limite, afin d’attirer l’attention des autorités.
«Nous ne croyons plus aux déclarations du Premier ministre, encore moins à celles du ministre de la Justice, car ils les ont toujours faites, mais sans solution. Nous sommes contraints de réclamer nos droits autrement, mais pacifiquement. Cette fois-ci, nous irons jusqu’au bout. Ce n’est qu’un début, car il arrivera un moment où nous passerons des nuits devant le ministère de tutelle», a dit M. Arnaud Moupégnou, un élève magistrat en pleine manifestation.
Depuis 2014, a expliqué le collectif, le gouvernement, constatant le déficit des magistrats dans le pays, avait résolu de recruter les jeunes diplômés en droit pour les envoyer en formation dans quelques pays africains et combler le vide. Conformément au plan de formation, quatre vagues avaient été déjà envoyées au Bénin, au Sénégal et en Tunisie. Certains d’entre eux sont déjà de retour au pays et ont reçu leurs attestations de fin de formation, délivrées par le ministre de la Justice. Mais pour les derniers, affirme le collectif, le dossier est bloqué et les choses se compliquent de plus en plus.
D’après les manifestants, plusieurs démarches ont été entreprises sans succès auprès du ministère de tutelle et de la primature. Le ministre de la Justice, ont-ils rappelé, avait publié une note, convoquant une réunion interministérielle sur le sujet, mais celle-ci n’a jamais eu lieu.
«Nous constatons un manque de volonté de la part du ministre de la Justice. Lorsqu’il s’agit de résoudre d’autres situations, telle que celle des peuples autochtones, nous l’avons vu organiser des réunions interministérielles. Quant à la situation des élèves magistrats, qui date de 2014, le ministre n’est pas motivé», ont-t-ils déploré.
Réagissant quant au critère de l’âge, M. Sédrique Olengoba a fait savoir que cette question est un faux fuyant. «Certains d’entre nous avaient été sélectionnés depuis 2012, alors qu’ils avaient 33 ans ou moins. Si aujourd’hui leur âge est en dépassement, c’est parce que l’Etat n’a pas honoré ses engagements. La loi n’a pas d’effet rétroactif. C’est un principe sacrosaint en droit», a-t-il conclu. (ACI)