BRAZZAVILLE, 02 MARS (ACI) – Les femmes congolaises ont demandé, le 1er mars à Brazzaville, aux pouvoirs publics de traduire en justice et d’incarcérer à vie tous les violeurs en liberté pour éviter les récidives de violences de tous genres à leurs encontre.
Dans une pétition remis au Premier ministre, chef du gouvernement, M. Clément Mouamba, à l’issue d’une marche débutée à la Préfecture de Brazzaville jusqu’à la Primature, pour lancer les activités du mois de la femme, elles se sont insurgées du fait que ces malfrats sont faiblement sanctionnés.
«Ce jour 1er mars 2020, nous osons briser le silence sur cette douleur secrète subie quotidiennement par des femmes et des jeunes dans notre pays», ont-elles déclaré dans cette pétition, plus de 5000 signatures, lue par Mme Patricia Ondziet.
Dans ce contexte, les femmes ont demandé à M. Mouamba de classer parmi ses dossiers prioritaires de cette année, qui marque les 60 ans de l’indépendance du Congo, l’inspection de l’avant-projet de loi portant lutte contre les violences sexo-spécifiques y compris le harcèlement sexuel.
Ces deux documents ont été initiés grâce au partenariat entre la société civile, le ministère en charge de la promotion de la femme et les organismes internationaux.
Elles ont également réclamé que des structures d’accueil soient mises dans des centres de santé, des hôpitaux et dans la maison de la femme pour le suivi médical et psychologique de victimes de violence.
«Nous espérons que dans un proche avenir, les femmes pourront être rétablies dans leurs droits et dignités», ont-elles souligné avant de reconnaître les efforts du gouvernement même-si les résultats escomptés sont encore loin.
Les femmes, qui se sont déterminées à briser le silence, vont continuer à signer cette pétition jusqu’à la fin du mois de mars, a-t-on appris.
De son côté, M. Mouamba, qui a pris acte de ce message, a dit aux femmes que «votre combat est juste». Il s’est réjoui du fait qu’il y a eu des hommes parmi les 3500 femmes qui ont marché.
Cette année, le 8 mars est placé au niveau international sur le thème «Je suis de la génération égalité : levez-vous pour les droits de la femme», et célébré au niveau national sous le thème «Femme du Congo engagée dans la production locale». La fête sera célébrée à Madingou dans le département de la Bouenza.
C’est depuis 2000 que la communauté internationale a classé les violences sexuelles au rang des crimes contre l’humanité. (ACI)