BRAZZAVILLE, 22 NOV (ACI) – Plus de sept élèves sur dix, particulièrement les filles, subissent des violences dans les écoles et en ligne, révèle le premier rapport sur les violences en milieu scolaire, publié le 20 novembre à Brazzaville par le gouvernement, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Ce rapport a été présenté dans le cadre de la Journée mondiale de l’enfant, célébrée le 20 novembre de chaque année. Selon ce document, la violence sexuelle est la deuxième forme de violence la plus exercée envers les filles dans les écoles au Congo. A ce propos, il indique que quatre filles sur dix ont déclaré avoir subi une agression sexuelle dans les 12 mois ayant précédé l’enquête.
Aussi, il souligné que huit filles sur dix et sept garçons sur dix agés de 12 à 18 ans ont déclaré avoir subi des violences verbales ou psychologiques dans leurs établissements scolaires.
D’après une étude sur les violences du genre et les violences en ligne en milieu scolaire menée par l’Unicef auprès de 6.000 élèves au Congo, deux filles sur dix ont subi récemment des actes violents en ligne en milieu scolaire. Ces actes, poursuit cette etude, incluent la diffusion non autorisée d’images privées ou à caractère sexuel, le harcèlement, les menaces, la discrimination ou autres formes de violences sur les plate-formes digitales.
Au total, cinq types de violences sont analysées dans cette étude, à savoir la violence en ligne, la violence verbale ou psychologique, la violence physique, la violence sexuelle et la violence économique. Toutes ces violences semblent avoir un impact négatif sur le parcours scolaire des victims. Selon cette etude, une enquête sur trois rapporte que des impacts néfastes sont enregistrés sur l’apprentissage de l’élève, dus aux actes subis.
“Cette année, avec l’appui de l’Unicef, le Congo s’est engagé dans le processus d’élaboration du rapport périodique sur l’application de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, qui sera soumis au comité d’experts de l’Union africaine”, a fait savoir le Vice-premier ministre, M. Firmin Ayessa, représentant le Premier ministre, chef du gouvernement, à l’occasion de cette Journée marquée aussi par la celebration du 31ème anniversaire de la ratification de la convention relative aux droits de l’enfant.
Selon lui, la mise en oeuvre de certaines mesures en faveur des enfants, entre autres la prise des textes d’application de la loi portant protection de l’enfant au Congo et le renouvellement des instances du parlement des enfants, a été retardée à cause de la pandémie de la Covid19 qui a bouleversé l’agenda et à poussé le gouvernement à redéfinir ses priorités.
Pour sa part, la représentante de l’Unicef au Congo, Mme Micaela Marques de Sousa, a indiqué que pour la première fois, son organisme dispose de données claires qui montrent une réalité alarmante pour les jeunes élèves du pays, en particulier les filles.
“Les filles sont davantage exposées non seulement aux violences dans l’enceinte et autour de l’école, mais aussi aux risques inhérents à l’espace virtuel qui est de plus en plus répandu dans le pays avec l’arrivée progressive de l’Intérêt dans les écoles”, a-t-elle ajouté.
De l’avis du coordonnateur résident du Système des Nations unies au Congo, M. Chris Mburu, avoir une éducation de bonne qualité est un droit fondamental des enfants et des adolescents. “Nous avons la responsabilité de travailler ensemble comme Système des Nations unies et en collaboration avec le gouvernement du Congo, afin d’éviter de perdre le potentiel d’une entière génération de jeunes filles et de jeunes garçons à cause des violences”, a-t-il dit.
Intervenant à cette occasion, le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, M. Léon Juste ibombo, a reconnu que l’espace virtuel créé par les nouvelles technologies peut offrir beaucoup d’opportunités aux jeunes Congolais. “L’application effective des lois existantes dans notre pays, pour la protection de l’enfance en ligne et la lutte contre la cybercriminalité en general, est fondamentale pour permettre à tous les jeunes du Congo d’utiliser les nouvelles technologies en toute sécurité”, a-t-il soutenu.
Clôturant les travaux de cette Journée, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de alphabetization, M. Anatole Collinet Makosso, a dit que le milieu scolaire doit être l’endroit où les jeunes filles et les jeunes garçons doivent se sentir protégés et encouragés pour s’épanouir.
“Donner à tous les enfants du pays l’opportunité d’apprendre dans un contexte de sécurité est une priorité de la politique du gouvernement”, a-t-il rappelé. (ACI/Audrey Sounguika)