BRAZZAVILLE, 06 AOÛT (ACI) – Les travailleurs de la Mutuelle congolaise d’épargne et de crédit (Mucodec) observent à compter du 6 août, sur toute l’étendue du territoire national, une grève générale suite à une ‘’mauvaise gestion des ressources humaines au sein de l’entreprise’’, a affirmé le secrétaire général de la section syndicale Cstc Mucodec, M. Romain Armel Okombi, lors d’une manifestation.
Au cours de cette rencontre organisée à Brazzaville, une centaine de travailleurs a exigé le départ du directeur général de ladite institution financière, M. Dieudonné Ndinga Moukala, et du président du conseil d’administration fédérale, M. Florian Mougnengue Bitanda.
«Nous revendiquons une mauvaise gestion des ressources humaines au sein des Mucodec. Nous, en tant que syndicat, nous militons pour les intérêts collectifs et moraux des travailleurs. Nous ne pouvons pas accepter que nos intérêts soient bafoués pour une seule personne ou pour un groupe de personnes», a fait savoir M. Okombi.
Réagissant au cours d’une interview accordée à l’Agence congolaise d’information (Aci), il a expliqué qu’au sein de leur entreprise, certains salariés ont fait 17 ans de service sans avancement. «En l’espace de cinq ans, la Mucodec a quasiment eu cinq directeurs des ressources humaines si je ne m’abuse (…), le plan de carrière de cette institution n’est pas connu, nous ne savons pas où est ce que nous allons dans l’entreprise», a-t-il relevé.
En outre, il a souligné que selon le directeur général, les travailleurs ont reçu leur paie sans bulletins de solde, en vue de leur permettre d’apprécier leur nouveau salaire. A titre de comparaison, la direction syndicale s’est rendue compte que les salaires des dirigeants ont augmenté de 1 à 3 millions, tandis que d’autres salariés ont eu une augmentation de 1.176 Fcfa.
Sur ces faits, les travailleurs de la Mucodec ont lancé un Sos au ministre des Finances et du budget, M. Calixte Nganongo. «Nous crions à notre papa, car l’avenir des enfants est en danger. Nous sommes présentés comme des bandits qui veulent amener les troubles dans le pays, alors que nous revendiquons nos droits égaux et légitimes devant les personnes qui ne veulent pas nous écouter», a fait savoir le secrétaire général de la section syndicale Cstc Mucodec.
Par ailleurs, M. Okombi a rappelé les mesures prises à la sortie de la grève observée du 6 au 8 janvier dernier, qui portaient sur 38 points. Il s’agissait, entre autres, de restaurer un climat apaisé au sein de l’entreprise, de mettre en place un pacte social pour permettre, pendant une certaine durée, les mécanismes d’instauration d’une paix durable au sein de l’entreprise et de régler les avancements automatiques des salariés.
« La Mucodec n’appartient ni aux salariés ni au directeur général, encore moins et à son équipe dirigeante, mais aux sociétaires. Les salaires que nous avons émanent de l’épargne de nos sociétaires. Cette épargne est collectée et redistribuée sous forme de crédit, et ce sont ces crédits (intérêts) qui nous permettent d’avoir un gagne-pain. Nous ne pouvons pas accepter qu’un groupuscule gagne des salaires faramineux, alors que ceux qui font le travail au bas de l’échelle n’ont absolument rien», a-t-il poursuivi.
Les textes au sein de la Mucodec stipulent qu’un travailleur doit être avancé tous les deux ans s’il n’a pas subi une sanction. Cependant, en dépit des textes signés sur les avancements, le directeur général a pris un texte d’application unilatérale qui remet en cause le texte initial, a déploré le secrétaire général de la section syndicale Cstc/Mucodec.
Ce dernier a rappelé que M. Dieudonné Dinga Moukala est arrivé au poste de directeur général à l’issue d’une crise sociale déclenchée par tous les travailleurs, avec l’appui des syndicalistes. En effet, cette grève déclenchée du 6 au 8 janvier dernier a été observée sur toute l’étendue du territoire national, en raison du fait que l’administration générale ne voulait pas de la section syndicale Cstc/Mucodec devenue très forte dans l’entreprise, a-t-il poursuivi.
Les employés de la Mucodec ont manifesté leur mécontentement vis-à-vis de la direction générale pour qu’elle trouve des solutions durables à cette situation. Ils ont rappelé que de multiples négociations menées entre la direction syndicale et la direction générale pour apaiser la tension n’ont donné aucune suite favorable. (ACI/Michèle Makoumbou)