BRAZZAVILLE, 13 SEPT (ACI) – Le président de l’Ondv&Oc/Acvc, M. François Xavier Mayouya Mifoundou, a échangé, le 12 septembre à Brazzaville, avec les spécialistes de l’Université Marien Ngouabi (Umng), de la société civile et d’autres organisations de protection des droits de la femme, en vue de réfléchir sur la mise en phase d’une ligne de défense susceptible de préserver les veuves des pratiques inhumaines.
Entre autres pistes pour la mise en place de cette ligne de défense en faveur des veuves, les participants ont proposé la vulgarisation du nouveau code de la famille et des personnes qui régit la famille et la société congolaise, édité en 2016.
Selon eux, cette vulgarisation devrait se faire à travers les exposés débats, les conférences, les sensibilisations de masse et les émissions radio-télévisées.
A cette fin, ils ont ciblé certains canaux de sensibilisation, à savoir les responsables des églises et des écoles, les organisations de la société civile, l’armée, les médias, les autorités locales administratives déconcentrées, les opérateurs de téléphonie mobile, les sociétés pétrolières, les ministères de la jeunesse, de la justice, de la femme et des affaires sociales.
Les participants ont mené ces réflexions par rapport aux pratiques déviantes de certaines familles à l’encontre des femmes veuves qui en subissent les conséquences. A ce propos, deux cas de figure ont été répertoriés, notamment les veuves issues des familles riches et celles venant des familles pauvres. Les veuves n’ayant pas assez de moyens sont le plus souvent exposées aux violences, ont-ils fait constater.
Selon eux, les veuves sont assujetties à plusieurs manœuvres avant que le mari ne soit mis en terre. Entre autres manœuvres, l’interdiction de parler pendant la veillée mortuaire et de se laver régulièrement. De même, elles sont obligées de donner une cotisation exorbitante pour enterrer le mari décédé. Après l’enterrement, elles sont appelées à subir le rasage des cheveux et les poils du pubis, avant d’être emmenées faire le marché et visiter une buvette dans les environs.
Par ailleurs, les participants ont condamné un fait social qui semble échapper aux autorités du pays. Il s’agit du comportement de certains hommes portés à marchander avec la famille de la veuve afin d’avoir une relation sexuelle avec cette dernière, moyennant une somme d’argent allant de 50.000 à 100.000 Fcfa.
Selon une croyance liée aux coutumes, cet acte sexuel a pour but d’éloigner l’esprit du défunt de la veuve. Suivant les départements du Congo, cette pratique s’appelle ‘’Bokwélé’’, ‘’Boutoutou’’ ou ‘’Lufwakazi’’, a-t-on indiqué.
Les participants ont aussi évoqué la situation des enfants du défunt. Ils ont fait savoir que ces derniers sont les plus exposés aux pratiques déviantes des familles, surtout lorsque la veuve est chassée de la maison laissée par son époux, sans une part d’héritage.
Outre ces faits, ils ont fait observer avec inquiétude la montée fulgurante de la pratique qui consiste à ‘’marier’’ le veuf avec la dépouille de sa femme avant l’enterrement. La belle-famille recours à cette pratique lorsque ce dernier n’a jamais marié ni doté son épouse. Il s’agit de lui faire payer la somme d’argent exigée pour le mariage. (ACI/Jean Marie Banzouzi)