BRAZZAVILLE, 15 DEC (ACI) – Le syndicat des travailleurs de ‘’Congo télécom’’ a interdit, le 14 décembre à Brazzaville, l’accès de la compagnie à tous les directeurs dudit opérateur de téléphonie mobile et à la direction de tutelle, en vue d’empêcher la rencontre avec le ministère, tant que n’est pas retiré le contrat de concession de la fibre optique accordé à une compagnie privée.
Au cours de cette manifestation, le délégué du personnel, M. Dorci Makouala, a fait remarquer que ce contrat va mettre la compagnie en déroute. « Actuellement, nous avons des groupes de concurrents de ‘’Congo télécom’’, et le gouvernement veut donner le seul segment qui essaie de faire un chiffre d’affaires de 80% à une autre compagnie. Il ne nous reste que le segment ‘‘Wholesale’’ qui produit des recettes pour l’autofinancement et le réinvestissement », a- t-il expliqué.
Suite à ces revendications et au refus d’accéder au local de ‘’Congo télécom’’ pour échanger avec la direction générale et les partenaires sociaux, le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, M. Léon Juste Ibombo, a fait une déclaration pour apporter des éclaircissements sur cette situation.
Le ministre des Postes et télécommunications faisant de la déclaration
A cette occasion, il a exhorté les travailleurs à ne pas céder aux intoxications ni à la désinformation et a condamné les agitations autour de ce contrat, qui font obstacle au dialogue. « Cette concession n’entrave en rien l’évolution de ‘’Congo télécom’’. Nous demandons à la direction générale de se ressaisir et déplorons l’instrumentalisation. Les portes du dialogue avec la tutelle restent ouvertes », a dit M. Ibombo.
La fibre optique construite dans le cadre du boulevard énergétique comprend un câble de garde en fibre optique de 24 brins endossé sur le réseau de la société Energie électrique du Congo (E2c). « Depuis 2012, une seule partie du réseau est exploitée pour de lourds investissements consentis par l’Etat. Notre opérateur historique, ‘’Congo télécom’’ utilise quatre brins sur les 24. Et le gouvernement a souhaité donner huit brins à une compagnie privée sur les 20 restant. Si ‘’Congo télécom’’ veut maximiser, il peut demander deux ou trois brins sur les quatre dédiés pour la souveraineté », a-t-il fait savoir.
En 2015, après une étude diligentée par l’ancienne direction de la Société nationale d’électricité (Sne) via un cabinet privé, il a été décidé, avec l’aval du régulateur, la mise en exploitation des brins par les opérateurs privés afin de maximiser les investissements de l’Etat.
« D’où la démarche du gouvernement, à travers un partenariat public-privé, de concéder ce réseau pour que cette infrastructure insuffisamment exploitée ne tombe pas dans une obsolescence et de booster le secteur de l’économie numérique », a précisé le ministre en charge des télécommunications. Ainsi, il a indiqué que ce n’est pas le Projet de couverture nationale en télécommunications (Pcn) qui a été concédé à un opérateur privé.
De son côté, le secrétaire général de la Cosylac, M. Bernard Malouka, a fait savoir que le dossier n’a jamais fait l’objet d’un examen. « Nous avons des preuves au sujet de la lettre du 11 novembre du ministre de tutelle au ministre des Finances, qui instruit de dégager les préalables avant de parler de concession. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)