BRAZZAVILLE, 30 JUIN (ACI) – Le directeur général de l’Aerco, M. Daniel Lefèbvre, a suggéré, le 29 juin dernier à Brazzaville, au gouvernement des pistes de solutions, afin de maintenir l’opérabilité financière et fonctionnelle de sa société qui a perdu 90% du chiffre d’affaires aéronautiques, extra-aéronautiques domaniales et commerciales pendant la crise sanitaire.
Il a fait ces propositions lors de la présentation du cadre juridique dans lequel Aerco évolue au Congo, avant et pendant la pandémie de la Covid-19, au cours d’une séance de travail avec la ministre en charge des transports et de l’aviation civile, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas.
Selon M. Lefèbvre, l’Etat doit s’investir dans la recherche d’une issue définitive aux dossiers juridiques, à savoir la saisie conservatoire de 1,5 milliards de Fcfa opérée par Servair Congo, la reprise des saisies Alima et l’action en justice de Canadian. «Ces problèmes judiciaires et juridiques doivent être réglés au plus haut niveau », a-t-il souhaité.
Aussi, pour passer ce cap difficile, qui prive l’Aerco de revenus, la direction générale a souhaité que les banques acceptent un moratoire de 6 mois sur les 3 prochaines échéances de 2020, avec l’assurance qu’elle retrouvera en 2021 les conditions économiques susceptibles de lui permettre de respecter ses engagements de remboursement, a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, M. Lefebvre a invité l’actionnaire de référence Egis/Segap à accepter de retarder d’un an le paiement des études techniques des services et salaires de trois expatriés, et qu’il continue, malgré les difficultés conjoncturelles, à s’impliquer dans la gestion d’Aerco aux côtés de l’Etat congolais.
Pour lui, la reprise du trafic aérien sera un élément vital pour l’Aerco de revenir à l’équilibre et honorer ses dettes, tout en espérant récupérer celles de ces débiteurs. « Les compagnies aériennes ont du mal à payer les factures antérieures à cette date à cause des difficultés de trésorerie. Les charges fixes demeurent même à minima, à savoir le remboursement bancaire de 16 milliards de Fcfa pour la piste de Pointe-Noire », a-t-il poursuivi.
Concernant le secteur de l’emploi, la compagnie a mis en chômage technique 75% du personnel et procédé au non renouvellement des contrats à durée déterminée (Cdd), les 25% restants permettent d’assurer la continuité d’un service minimum. Néanmoins, la masse salariale mensuelle de l’Aerco n’a baissé que de 40% pour s’élever à 130 millions de Fcfa, a dit M. Lefèvre.
Par ailleurs, il a informé la ministre de tutelle que tous les acteurs des aéroports ont pris des dispositions pour la sécurité et le respect des mesures barrières, afin d’assurer, dans les meilleures conditions, le trafic aérien et de sécuriser les clients. « Le plan de reprise des activités a été élaboré sous l’égide de l’Anac et avec le concours de tous les acteurs présents sur l’aéroport », a-t-il rassuré.
De son côté, la compagnie ‘’Congo handling’’ accuse, en plus de la crise économique depuis 2016, une baisse du chiffre d’affaires de 85%, et 85% des employés ont été placés en chômage technique. Outre cette situation, elle accuse une perte de 1 milliard 400 millions de Fcfa cette année.
Cette compagnie a proposé au gouvernement de faire, entre autres, la compensation du crédit de la Tva qui s’élève à 1 milliard 500 millions de Fcfa disponible, a-t-on appris.
Après avoir écouté les propositions des deux sociétés, Mme Ebouka-Babackas a fait savoir que l’Etat attend beaucoup de ces concessions et de la dynamique de développement du secteur du transport aérien.
« L’expérience de la concession sur les trois aéroports internationaux devrait permettre de savoir comment gérer les aéroports secondaires qui ont moins de trafic. Nous espérons qu’avec la reprise des vols internationaux dans quelques semaines, on pourra revenir pour voir la différence », a-t-elle conclu, tout en rassurant les deux parties que le plan de reprise sera examiné. (ACI/MarlyceTchibinda B.)