BRAZZAVILLE, 17 JUIN (ACI) – La ministre en charge des transports, l’aviation civile et de la marine marchande, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-babackas, a échangé, le 16 juin à Brazzaville, tour à tour avec les directions générales du port autonome de Brazzaville et ports secondaires (Pabps) et de la navigation fluviale (Digenaf) sur la vie de ces structures sous tutelle, en vue de s’imprégner de leur fonctionnement.Présentant sa structure, le directeur général par intérim du Pabps, M. Pierre Bossoto, a fait part de plusieurs problèmes économiques de sa direction, entre autres la relance et le maintien d’un rythme soutenu des activités du la compagnie “Chemin de fer Congo océan (Cfco) qui impactent le Pabps et le manque de résultats escomptés de la concession du port public de Brazzaville.
A cela s’ajoutent le poids de la dette fiscale qui s’élève à 3 milliards 825 millions 379 mille 399 Fcfa et celui de la dette sociale qui a atteint les 995 millions 812 mille 145 Fcfa, dont 505 millions 784 mille 087 Fcfa pour la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et les 490 millions 28 mille 058 Fcfa pour la Caisse de retraite des fonctionnaires (Crf) qui plongent le Pabps dans une situation économique délicate.
M. Bossoto a aussi parlé de la dette des fournisseurs d’exploitation qui s’élève à 140 millions 925 mille 444 Fcfa, sans oublier celle des fournisseurs d’investissements qui a atteint les 631 millions 133 mille 654 Fcfa.
Poursuivant son propos, le directeur il général par intérim du Pabps a fait savoir que la situation économique et financière de sa structure ne donne point la projection d’une éventuelle réhabilitation sur fonds propres, seul le recours aux appuis financiers de l’État et ou des organismes internationaux pourra y remédier. Quant aux équipements, il a dit qu’ils sont obsolètes et ont subi dans leur quasi-totalité des dégradations liées au manque de maintenance.
«Certains d’entre eux sont hors d’usage et proposés à la réforme. En dehors du port de Brazzaville, tous les autres ports n’ont plus d’équipements de manutention et de levage», a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur général de la Digenaf, M. Faustin Bobongo Ybarath, a aussi informé la ministre en charge des transports des problèmes de sa direction. Il s’agit, entre autres de la difficulté liée au décaissement des crédits de fonctionnement, de l’insuffisance des moyens nautiques (vedettes), des difficultés pour le suivi et le contrôle des travaux d’entretien du réseau fluvial, de l’absence de matériel pour le suivi des données hydrologiques et hydrométriques du réseau fluvial, ainsi que du manque de matériel de radio de communication terre-fleuve et fleuve-fleuve.
Suite aux doléances faites par les deux directions, Mme Ebouka-Babackas a rassuré les deux parties de la disponibilité du ministère à travailler en collaboration afin de relever les défis financière, administrative, de ressources humaines et des infrastructures vétustes, pour que la performances ont atteinte et que la réussite soit partagée.
«Nous allons travailler ensemble, car nous avons du travail. Je ne suis pas découragée, je sens qu’ensemble, avec votre parfaite connaissance du terrain, nous allons pouvoir faire bouger les lignes. Même s’il manque des moyens, ensemble, avec cette détermination intacte, nous allons pouvoir recenser les activités ou les actions prioritaires, les examiner calmement», a-t-elle dit.
Aussi, elle a promis, en partenariat avec le Pabps, de redonner au fleuve son rôle fondamental. «Certes on ne va pas tout faire, mais nous allons mettre de l’ordre et retenir ce qui nous paraît être le plus important, afin qu’il y est comme un effet domino ou de contagion positif, afin qu’ensemble nous allions devant avec le capitaine que je suis», a-t-elle insisté.
Par ailleurs, Mme Ebouka-Babackas a souhaité visiter les ports secondaires, en vue de toucher du doigt la réalité et comprendre ce à quoi elle doit s’atteler d’urgence pour redonner un dynamisme au réseau portuaire. “Il est important de connaître les difficultés pour les affronter correctement”, a-t-elle poursuivi.

En outre, elle s’est réjouie de ce que les travailleurs de la Digenaf n’ont jamais abandonné le terrain en dépit des conditions de travail difficiles. “Nous devons travailler ensemble, sans nous décourager. En réalité, la digenaf est la police qui doit s’assurer du respect de la réglementation. Elle est le pondoir de la direction générale de la marine marchande qui exerce une police au niveau de la mer”, a-t-elle souligné.
La ministre en charge des transports a aussi échangé avec le personnel du Pabps avant de visiter le port autonome et toutes ses directions. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)