BRAZZAVILLE, 05 JUIN (ACI) – Le président du Sénat, M. Pierre Ngolo, s’est entretenu, le 4 juin à Brazzaville, avec la délégation du Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption (Ccuac) sur les questions de lutte contre la corruption.
Au terme de cette rencontre, il ressort trois points, à savoir la volonté politique de voir l’ensemble de l’exécutif congolais s’engager dans la lutte contre la prévention, l’adoption de la loi portant sur la déclaration du patrimoine, dont l’objectif principal est de voir tous les congolais occupant une fonction de responsabilité déclarer leur patrimoine et la volonté de collaborer avec la mission pour évaluer la mise en œuvre de la convention, mais également trouver les voies et moyens afin de permettre à l’exécutif congolais d’aller de l’avant dans la lutte contre la corruption.
Aussi, il s’est réjoui de ce qu’au Congo, les questions de la lutte contre la corruption sont prioritaires. «Il serait très tôt de nous prononcer. Nous ne sommes qu’au deuxième jour de notre mission. Nous remarquons que nous sommes passés d’une commission mise en place par voix de décret à une autorité indépendante placée par voix de loi. Le constat fait est qu’il y a un réel engagement à ce que les questions en lien avec la lutte contre la corruption deviennent prioritaires», a-t-il conclu.
Pour sa part, M. Ngolo a notifié que le Congo traverse une situation économique et financière difficile. Face à cette situation, les institutions sont mobilisées pour que le pays retrouve l’équilibre et sa capacité d’action.
Depuis 2017, le Congo lutte contre toutes formes de déviances qui ont une incidence négative sur le développement du pays. Des dispositions légales sont prises et les institutions mises en place, telles que la haute autorité de lutte contre la corruption et une autre structure dont le champ de compétence est de contribuer de façon efficace à veiller au contrôle de toutes recettes publiques manipulées à différents échelons.
«Il n’y a pas d’insuffisance de volonté politique. La volonté est là et clairement affichée, surtout que nous gérons une situation difficile dont on tient à sortir et on en sort progressivement. Désormais, nous devons tirer les enseignements de l’expérience antérieure pour ne plus retomber sur ce qu’on a considéré comme gangrène pour notre économie. Chaque structure est appelée à jouer son rôle», a-t-il fait savoir avant de poursuivre que les effets s’évaluent à court, moyen et long termes.
Par ailleurs, M. Ngolo a fait entendre que le travail de la lutte contre la corruption se fait avec un peu de timidité, mais ces derniers temps avec un peu plus d’engagement. «A chaque rencontre, on ne manque pas de parler de la lutte contre les antivaleurs. Il ne s’agit pas simplement de parler, mais de poser des actes progressivement. Le Sénateur qui commet, tout comme le membre du gouvernement et d’autres cadres, est poursuivi par la haute cour de justice.
Selon la convention, chaque année, les Etats partis sont amenés à déposer un rapport sur l’état de la mise en œuvre de la convention. Cet exercice a déjà été tenu au Rwanda, en Ounganda et en Namibie. A l’issue de cette visite de travail, le conseil élabore un rapport pays qui est transmis au conseil exécutif de l’Union africaine (Ua). Le but de ce rapport est de répertorier les bonnes pratiques partagées avec les pays, mais également d’identifier les points à améliorer pour faire des recommandations à l’attention du pays visité. (ACI/Marlyce Tchibinda)