BRAZZAVILLE, 28 OCT (ACI) – L’ambassadeur de l’Union européenne (Ue), M. Raul Mateus Paula, a visité récemment deux étangs piscicoles dont les exploitants bénéficient du soutien du projet de renforcement des capacités des acteurs de la filière piscicole (Recafip II), dans le département de la Bouenza, qui participe à valoriser cette activité créatrice d’emplois.
L’objectif de ce projet est de renforcer les capacités des acteurs de la société civile de la filière piscicole, afin qu’ils participent à la diversification du tissu économique local à travers le développement d’une pisciculture agro-écologique familiale visant le marché de consommation. Au total 300 ménages agricoles vulnérables des départements du Pool, de la Bouenza et de la Lékoumou et 35 organisations professionnelles bénéficient de l’accompagnement de ce projet.
Le chef de ce projet, M. Daouda Bambara, a indiqué qu’à travers ce projet, l’Ue entend accompagner les processus de concertation et de structuration entre les groupes locaux piscicoles et appuyer les acteurs de la filière à développer des circuits de commercialisation adaptés aux marchés locaux. D’autres activités d’accompagnement dans l’installation des candidats pisciculteurs sont également prévues.
Au cours de la visite des étangs par M. Paula, le coordonnateur de la coopérative agro-pastorale terre et développement (Captd), soutenue par le projet, M. Jean Blaise Mpianda Bakoudissa, a plaidé pour la formation des pisciculteurs. L’objectif de cette coopérative est de lutter contre la pauvreté en milieu rural et de faire comprendre aux jeunes l’importance de la pisciculture. Il s’agit pour cette coopérative d’atteindre à l’avenir 20 bassins piscicoles et de créer un centre touristique, en vue de faire de la Bouenza le 1er département en production piscicole.
De son côté, la présidente du groupement agropastorale ‘’Les jeunes solidaires’’, Mme Elisabeth Moukoula, piscicultrice et rizicultrice à Madingou, s’est dit satisfait de l’appui technique de l’Ue et du Recafip. «Nous avons commencé avec 4 étangs. A ce jour, nous en avons 17, dont 6 ensemencés et les autres en infiltration. Nos clients viennent de Brazzaville et de Nkayi. Le but est d’étendre nos activités sur des hectares pour embaucher les jeunes», a-t-elle expliqué.
Le Recafip a aussi remis 700 alevins de Tilapia et 104 ‘‘congo ya sika’’ au groupement ‘’Solution-food’’ de M. Jean Alexandre Boukou, afin de l’aider à commencer son activité. Ce groupement pratique la pisciculture extensive en étangs de barrage.
Pour sa part, le directeur départemental de l’agriculture de cette localité, M. Victor Guila, a fait savoir que l’année passée, les pisciculteurs ont produit près de 86 tonnes de poissons. «De plus en plus, on pousse les jeunes à faire la pisciculture grâce à la sensibilisation du projet dans les districts. Mon département travaille pour la formation des pisciculteurs», a-t-il ajouté.
A cette occasion, M. Guila a souhaité que le gouvernement renouvelle le personnel d’encadrement technique vieillissant et a déploré le manque de moyens financiers pour réaliser certaines activités.
Au terme de sa visite, M. Paula a encouragé les bénéficiaires à la persévérance et s’est dit satisfait des résultats concrets susceptibles de mener vers une chaîne de valeurs piscicoles, avec un accent sur la production et la distribution locales du poisson.
Cofinancé par l’Ue à hauteur de 1.096.000 euros, ce projet est mis en œuvre par l’Ong française Apdra, en collaboration avec le Forum pour la promotion des groupes ruraux (Fpgr) dans la Bouenza, le Pool et la Lékoumou pour une durée de 48 mois, à partir du 4 avril dernier. Il vise spécifiquement l’organisation et l’augmentation de la production piscicole par un conseil de proximité adapté au contexte des nouveaux producteurs. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)