BRAZZAVILLE, 08 JAN (ACI) – La doyenne du corps diplomatique, l’ambassadeur de la Rca, Mme Marie-Charlotte Fayanga, a reconnu le 6 janvier à Brazzaville, l’un des évènements phares de l’année 2019, à savoir l’approbation par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) de la demande du gouvernement congolais pour un programme de trois ans soutenu par la Facilité élargie de crédit (Fec).
S’exprimant à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel an au couple présidentiel, elle a indiqué que les équilibres macroéconomiques aideront à la diversification de l’économie et permettront d’amorcer l’émergence du Congo.
Selon elle, cette approbation par le conseil d’administration du Fmi constitue une opportunité unique pour engager des réformes structurelles indispensables au rétablissement des grands équilibres macroéconomiques.
«Les réformes agréées, aux termes de la Fec, sont de nature structurelle. Elles sont ambitieuses et devraient permettre de créer les conditions pour améliorer la gouvernance et donner des impulsions adéquates au renforcement de la transparence dans la gestion des finances publiques et des transactions économiques, particulièrement dans le secteur du pétrole », a souligné Mme Fayanga.
«Dans la lutte contre la corruption et les antivaleurs de toutes sortes, un nouvel élan est fortement attendu, sans oublier l’apurement de la dette intérieur et la soutenabilité de celle à l’égard des partenaires», a-t-elle indiqué.
Pour elle, les revues conduites par le Fmi au Congo, dans le cadre de cet accord, sont un moteur pour stimuler ces réformes, tout en donnant la priorité aux dépenses sociales au bénéfice des populations vulnérables.
Dans le cadre de ces dépenses sociales, elle a cité entre autres le projet Lisungi, déployé dans plusieurs départements du pays, l’organisation de la riposte contre l’épidémie de Chikungunya et la campagne de distribution gratuite des moustiquaires imprégnées dans la quasi-totalité des ménages du pays, qui sont des actions salutaires.
Par ailleurs, elle a souligné qu’un changement de culture est nécessaire pour rendre attractifs les investisseurs. «Il est déterminant de mettre en place des mécanismes adéquats pour créer les conditions de entrepreneuriat. De même, il est primordial de renforcer les mécanismes de concertation du gouvernement avec le patronat et les forces vives de la nation sur les orientations économiques et les réformes à engager», a-t-elle poursuivi.
Au sujet des mécanismes de concertation, Mme Fayanga a fait savoir que le corps diplomatique soutient fermement les consultations engagées par le Conseil national du dialogue, qui traduisent la volonté profonde des autorités congolaises de prendre en compte les aspirations de toutes les forces vives de la nation pour un vivre ensemble apaisé et consensuel.
«En nous félicitant de la consolidation du retour de la paix dans le département du Pool, je me permets d’observer tout de même l’existence, en milieu urbain, de la délinquance juvénile, au cœur de laquelle se trouvent les jeunes appelés ‘’bébés noirs’’, qui nécessite une solution appropriée», a-t-elle souligné.
Dans sa revue de la situation politique et sécuritaire dans la sous-région, en Afrique et dans le monde, elle a indiqué qu’en Afrique centrale, la situation politique et sécuritaire demeure préoccupante malgré les évolutions positives qu’elle a connues.
Elle a rappelé que le Tchad et le Cameroun n’ont pas cessé de combattre Boko Haram. Au Cameroun, a-t-elle souligné, la crise dans les régions anglophones demeure une préoccupation aux conséquences économiques et humanitaires importantes.
Selon elle, au Tchad, la situation aux confins de la Lybie et du Soudan continue d’entraver la consolidation d’une paix durable. Elle n’a pas oublié la République démocratique du Congo (Rdc) qui se trouve toujours dans une situation d’insécurité, à cause des attaques sporadiques des groupes armés dans certaines zones. (ACI/Blanchard Boté)
Vues : 0