Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des femmes dans la diplomatie, la ministre de la Promotion de la femme, de l’intégration de la femme au développement et de l’économie informelle, Inès Nefer Bertille Ingani Voumbo Yalo, a rendu hommage aux femmes diplomates, pour leur engagement et leur professionnalisme dans l’exercice de leurs fonctions.
« A vous, femmes diplomates, qui portez haut la voix du Congo sur la scène internationale, je rends hommage à votre intelligence, votre engagement et votre professionnalisme. Vous êtes des modèles et des pionnières », a-t-elle déclaré dans une interview accordée à l’ACI. Au niveau national et régional, les femmes congolaises participent activement aux réflexions sur la paix et la sécurité, notamment à travers les forums, les concertations politiques, les institutions de la République et les mécanismes de diplomatie préventive.
A en croire la ministre Ingani, leur implication est une richesse pour le Congo, car il est désormais évident qu’aucune paix durable ne peut être bâtie sans la participation active et stratégique des femmes à tous les niveaux. « Les femmes, par leur résilience, leur sens du dialogue et leur proximité avec les communautés, jouent un rôle central dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits. Dans les contextes de crise, elles sont à la fois médiatrice, éducatrice et gardienne de la paix », a-t-elle expliqué.
Au niveau national, elle a salué le rôle des femmes congolaises dans la consolidation de la paix. Il s’agit, entre autres, de la première dame de la République du Congo, Antoinette Sassou-N’Guesso, initiatrice du ‘‘Train de la Paix’’, pour la réconciliation nationale qui a parcouru l’axe Brazzaville–Pointe-Noire, semant un message d’unité et d’espérance.
De même, elle a cité la présidente de l’association ‘‘Les mamans de la paix’’, Alphonsine Ebeyabo qui s’est illustrée en tant qu’actrice communautaire de premier plan, pour le maintien de la paix à Pointe-Noire durant la guerre civile de 1998, à un moment où les tensions pouvaient facilement dégénérer en affrontements ouverts.
Un appel à l’action
Au cours de cet entretien, la ministre en charge de la Promotion de la femme a relevé que cette Journée est une occasion importante pour célébrer la contribution des femmes à la paix, à la sécurité, au développement et à la coopération internationale. Elle symbolise l’ouverture progressive des sphères de décision stratégique aux femmes, longtemps sous-représentées dans les relations internationales.
« Le thème de cette année, ‘’Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation’’, nous interpelle sur l’universalité de l’égalité de genre. Il souligne le fait que, peu importe le statut social, l’origine ou le contexte géographique, chaque femme et chaque fille a droit à une vie digne, à l’autonomie économique, à la pleine participation à la vie publique, et à la jouissance de ses droits fondamentaux sans discrimination. Ce thème nous pousse à l’action pour que l’égalité ne reste pas un idéal, mais devienne une réalité concrète », a-t-elle souhaité.

A cet effet, elle a exhorté les jeunes filles à continuer à briser les barrières et à défendre les droits des femmes. « Ayez de l’ambition, croyez en votre potentiel. L’éducation est votre première arme. Exigez le respect de vos droits, et n’ayez pas peur de rêver grand. Et à toutes les femmes congolaises, je vous invite à l’unité, à la solidarité et à l’action », a-t-elle insisté.
Les avancées notables dans la représentativité
Signalons que les progrès enregistrés ces dernières années témoignent une dynamique positive avec 51,7% de femmes dans la Fonction publique, 47% à la Magistrature, 30,5% au Sénat, 22% au Gouvernement, 15,38% dans le corps diplomatique et 5 femmes préfètes sur 15 à travers le pays.
Le Programme national de leadership féminin a, à lui seul, formé près de 3.000 femmes à la prise de décision. Sur le plan législatif, la loi Mouebara (n°19-2022) et la création d’un centre d’accueil éponyme marquent une volonté de protéger les victimes de violences sexistes, avec une ligne budgétaire dédiée de deux milliards de Fcfa en 2025.
La ministre a rappelé les axes prioritaires de son combat, à savoir le renforcement de la protection des femmes victimes de violences, l’accélération de l’autonomisation économique, notamment via le ‘’Fonds Elikia’’ ainsi que la promotion du leadership féminin, par des formations et un accompagnement renforcé.
La Journée internationale des femmes dans la diplomatie est célébrée le 24 juin de chaque année.
Par Marlyce Tchibinda Batchi

