BRAZZAVILLE, 29 JUIL (ACI) – Le rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) a confirmé récemment à New York, aux États-Unis d’Amérique (Usa), qu’environ 225.000 victimes de la traite humaine ont été détectées dans le monde.
Selon ce document, la traite d’êtres humains est l’exploitation criminelle de femmes, d’hommes et d’enfants à des fins diverses, dont le travail forcé et l’exploitation sexuelle. Depuis 2003, l’Onudc a rassemblé des informations sur ce phénomène.
D’une manière générale, les pays détectent et signalent plus de victimes et condamnent davantage les trafiquants. Cela peut être le résultat d’une capacité accrue en matière d’identification des victimes ou d’un nombre accru de celles-ci.
Tous les États sont affectés par la traite des êtres humains, soit en tant que pays d’origine, soit de transit ou pays de destination des victimes. Les trafiquants du monde entier continuent de cibler les femmes et les filles. La grande majorité est constituée de victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, et 35% des victimes de travail forcé sont des femmes. Les conflits aggravent encore davantage les vulnérabilités, les groupes armés exploitant les civils et les trafiquants visant les personnes déplacées de force.
Les données montrent également que la traite se produit partout autour de nous, la proportion des personnes trafiquées dans leurs propres pays ayant doublé ces dernières années pour atteindre 58% de toutes les victimes détectées, selon le Rapport mondial de l’Unodc de 2018 sur la traite des personnes.
En 2010, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu) a adopté le Plan d’action mondial pour la lutte contre la traite des personnes, exhortant les gouvernements à prendre des mesures concertées et concrètes pour contrer ce fléau.
Le Plan appelle à intégrer la lutte contre la traite des personnes aux programmes élargis de l’Onu afin d’accélérer le développement et de renforcer la sécurité mondiale. Une des dispositions décisives du Plan est l’établissement d’un Fonds de contributions volontaires de l’Onu pour les victimes de la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants.
Ce Fonds a pour objectif premier de faciliter l’assistance et la protection des victimes de la traite sur le terrain, notamment par le biais des subventions accordées à des Ong spécialisées. Ces objectifs complémentaires ont pour but de donner la priorité aux victimes provenant d’une zone de conflit armé, ainsi que d’identifier les victimes de la traite parmi les flux de réfugiés et de migrants.
En 2013, l’Assemblée générale de l’Onu a tenu une réunion de haut niveau pour évaluer le Plan d’action mondial. Les États membres ont également adopté la résolution 68/192 et proclamé le 30 juillet Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. La résolution déclare qu’une telle Journée est indispensable pour «faire connaître la situation des victimes de la traite humaine, promouvoir et protéger leurs droits».
En septembre 2015, les pays du monde entier ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui vise à supprimer le travail forcé et à mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite d’êtres humains. Les Objectifs de développement durable ont également pour cible l’interdiction et l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes.
Un an plus tard, lors du Sommet des Nations unies pour les réfugiés et les migrants en septembre 2016, les États membres sont parvenus à un consensus pour aboutir à un document fort, à savoir la Déclaration de New York. Parmi les 19 engagements adoptés, trois concernent l’action concrète à l’encontre de la traite d’êtres humains et du trafic des migrants.
Bien que de nombreux pays aient mis en place des lois nationales sur la traite, qui soient conformes au Protocole des Nations unies contre la traite des personnes, ce phénomène continue de faire de nombreuses victimes. De plus, dans de nombreux pays, ces victimes peuvent toujours être criminalisées, alors que l’impunité des trafiquants prévaut.
Pour la Journée mondiale 2019, l’Onudc s’attache à souligner l’importance de l’action gouvernementale dans l’intérêt des victimes de la traite. Mais cet appel à l’action ne s’adresse pas uniquement aux gouvernements. «Nous encourageons tout le monde à agir pour prévenir ce crime odieux», souligne l’Onu. (ACI)
Vues : 1