BRAZZAVILLE, 05 AOÛT (ACI) – Un accord pour mettre en œuvre un mécanisme de solidarité, en vue de répartir les migrants secourus, a été conclu au cours d’une réunion de travail tenue à Paris sur les migrations en Méditerranée avec les représentants de l’ensemble des pays européens, sous l’égide des ministres français de l’Intérieur et des Affaires étrangères, MM. Christophe Castaner et Jean-Yves Le Drian, a annoncé le Président français, M. Emmanuel Macron.
«Sur le principe, des États membres de l’Union européenne, à ce stade, ont donné leur accord sur le document franco-allemand. Parmi les 14 Etats, huit ont, de manière active, acté de leur participation», a déclaré M. Macron, après son entretien à l’Élysée avec le Haut-commissaire du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr), M. Filippo Grandi, et le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), M. Manuel de Carvalho Ferreira Vitorino XIV.
Ces huit pays ‘’actifs’’ sont la France, l’Allemagne, le Portugal, le Luxembourg, la Finlande, la Lituanie, la Croatie et l’Irlande, a indiqué l’Élysée, sans préciser le nom des six autres.
Le mécanisme envisagé va permettre d’assurer plus d’efficacité et plus d’humanisme dans les débarquements des migrants en Méditerranée, a indiqué une source sous anonymat.
À l’initiative de Paris et de Berlin, les ministres ont planché sur une ‘’coalition de pays volontaires’’ qui s’engageraient à se répartir systématiquement l’accueil des personnes secourues, sans avoir à engager de pénibles négociations après chaque sauvetage. Ce mécanisme prévoit de répartir ‘’aussi vite que possible ’’ les personnes demandant l’asile dans les pays faisant partie de la ‘’coalition de volontaires’’, en échange d’une ouverture de leurs ports par l’Italie et Malte.
«Nous avons consolidé le mécanisme de répartition à court terme, mais nous souhaitons aller plus loin (…) en responsabilisant l’ensemble des pays membres, les structures communautaires qui existent et en améliorant l’efficacité de nos politiques de retour des migrants volontaires ou contraints vers les pays d’origine», a fait savoir M. Macon.
Selon l’Élysée, il s’agit d’accélérer le retour pour ceux qui n’ont pas vocation à l’asile, exprimant l’espoir que l’ensemble des pays membres puissent participer au programme conditionné à l’octroi d’une partie des fonds structurels de l’Union européenne (Ue). «L’Europe n’est pas à la carte lorsqu’il s’agit de la solidarité», a souligné M. Macron.
M. Filippo Grandi, a salué l’avancée réalisé, tout en se déclarant inquiet quant à la diminution de la capacité de sauvetage en faveur des migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée centrale.
De son côté, le ministre de l’Intérieur italien, M. Matteo Salvini, a réaffirmé son opposition à cet accord. Le parlement italien a adopté une loi introduisant des restrictions pour les demandeurs d’asile. L’absence de ‘’partage du fardeau’’ de l’accueil est l’un des principaux arguments de l’Italie pour expliquer la fermeture de ses ports. (ACI)
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