BRAZZAVILLE, 13 NOV (ACI) – La deuxième édition du forum de Paris sur la paix vise d’examiner les défis mondiaux, dont le danger d’une fracture économique, technologique et géostratégique, a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), M. Antonio Guterres.
«Le monde se fissure. Le statu quo n’est pas tenable», a-t-il dit à l’ouverture des travaux de cette deuxième édition qui se tient du 11 au 13 novembre, et rassemble les Chefs d’ Etat et de gouvernement, les représentants des organisations internationales et les acteurs de la société civile.
Cette édition porte sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme. Faisant allusion à la relation conflictuelle entre les Etats-Unis d’Amérique et la Chine, il a parlé d’une «planète divisée en deux, qui verrait les deux plus grandes puissances économiques asseoir leur pouvoir sur deux mondes séparés et en compétition».
M.Guterres a également attiré l’attention sur le risque d’une fissure du contrat social. «Nous assistons à une vague de manifestations dans le monde entier», a-t-il noté, relevant deux points communs entre tous ces mouvements de protestation, «une défiance de plus en plus grande des citoyens envers les institutions et dirigeants politiques» et «les effets négatifs d’une mondialisation associée aux progrès technologiques» qui accroissent «les inégalités au sein des sociétés».
Concernant la fissure de la solidarité, il a fait savoir que «la peur de l’étranger est utilisée à des fins politiques. L’intolérance et la haine deviennent banales. Des personnes qui ont tout perdu se voient désignées comme la cause de tous les maux. Cette instrumentalisation accentue la polarisation de la vie politique et le risque de sociétés fracturées», a-t-il ajouté.
De même, il a relevé la fissure entre la planète et ses habitants, précisant que «la crise climatique est une course contre la montre pour la survie de notre civilisation».
Parlant de la fracture technologique, il a relevé que les nouvelles technologies représentent un potentiel fantastique, mais qu’elles peuvent également être un facteur de risques et d’accélération des inégalités.
Abordant le multilatéralisme, M. Guterres a dit que l’Onu doit s’adapter aux défis d’aujourd’hui et de demain, estimant que le monde a besoin d’un système universel, respectueux du droit international et organiser autour des institutions multilatérales fortes. «Nous avons besoin de plus de solidarité internationale, de plus de multilatéralisme, mais d’un multilatéralisme qui s’adapte aux défis d’aujourd’hui et de demain», a-t-il ajouté.
A cet effet, il a lancé des réformes visant à rendre l’Onu plus efficace et plus agile. «Au-delà, nous devons penser le multilatéralisme en réseaux, au plus près des populations. Il nous faut travailler main dans la main avec les organisations régionales, mais également avec les institutions financières, les banques de développement et les agences spécialisées», a-t-il ajouté.
A ce propos, il a pris l’exemple du Sahel, où l’Onu coopère avec les gouvernements, l’Union africaine (Ua), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le G5 Sahel, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (Fmi), la Banque africaine de développement (Bad), l’Alliance Sahel et les pays donateurs afin de répondre aux enjeux sécuritaires et de développement de façon coordonnée et intégrée. (ACI)