Afrique/Cinéma : Le cinéaste malien Souleymane Cissé tire sa révérence

Brazzaville, 21 Fev (ACI)  – Le  réalisateur malien, Souleymane Cissé, s’est éteint le 19 février dans une clinique de Bamako, au Mali, à l’âgé de 84 ans, a annoncé sa fille, Mme Mariam Cissé.

«Papa est décédé aujourd’hui à Bamako. Nous sommes sous le choc. Toute sa vie, il l’a consacrée à son pays, au cinéma et à l’art », a-t-elle révélée.

Né le 21 avril 1940 à Bamako au Mali, Souleymane Cissé est issue dans une modeste famille de huit enfants. Il est très tôt passionné de cinéma. Dès l’âge de 7 ans, il va très régulièrement au cinéma en compagnie de ses grands frères et de leurs amis.

Il fait des études secondaires à Dakar au Sénégal et revient dans son pays en 1960, lors de l’éclatement de la Fédération du Mali et de l’indépendance de celui-ci. Il adhère  à des mouvements de la jeunesse et commence à projeter à la Maison des Jeunes de Bamako des films qu’il commente ensuite au public, en projetant le film documentaire sur l’arrestation de Patrice Lumumba qui déclenche réellement sa volonté de faire du cinéma.

En 1963, il obtient une bourse pour suivre un stage de projectionniste puis des études de cinéma à l’Institut des Hautes Études Supérieures de la Cinématographie (Vgik) de Moscou. Il en sort diplômé en 1969.

Rentré au Mali en 1970, il est employé comme cameraman-reporter au Service cinématographique du Ministère de l’Information, ce qui lui offre l’occasion de parcourir le Mali de long en large caméra à l’épaule pendant trois ans en réalisant plusieurs documentaires.

Il tourne son premier moyen métrage, ‘’Cinq jours d’une vie’’, en 1971. En 1975, il réalise son premier long métrage, en bambara, ‘’Den Muso La Jeune fille’’.

Fonctionnaire de l’État, Souleymane Cissé prend une disponibilité en 1977 afin de se consacrer pleinement au cinéma et crée la société de production Les Films Cissé ‘’Sisé Filimu’’. En 1978 sort le film Baara ‘’Le Travail’’ qui reçoit l’Étalon de Yennenga au Fespaco  la même année.

Sur une période de 4 ans, entre 1984 et 1987, il tourne Yeelen ‘’La Lumière’’, film initiatique sur le douloureux chemin que prend l’enfant pour devenir adulte. Il obtient pour ce film le Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes 1987. Il est le premier cinéaste d’Afrique noire primé à Cannes pour un long métrage.

Souleymane Cissé tourne ensuite Waati (Le Temps, 1995). En 2009, il sort le film Minyé, qui aborde le thème de la polygamie. En 2023, il reçoit le prix du Carrosse d’Or, récompense décernée par la Quinzaine des cinéastes en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au cinéma mondial.

Il aurait dû présider le jury ‘’ Fiction long métrage’’ lors de la 29e  édition du le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui se tiendra le 22 février à Ouagadougou, en Burkina Faso. (ACI/Kesnov Medurin Ngouolali)

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