Congo/Climat : Le fleuve Congo déborde de son lit, rendant le trafic portuaire difficile

BRAZZAVILLE, LE  30 DEC (ACI)-. Les eaux tumultueuses du fleuve Congo ont débordé de leur lit, engloutissant progressivement les infrastructures portuaires et les zones avoisinantes.

Le directeur général du port autonome de Brazzaville et des ports secondaires, M. Daniel Moulouganzeyi, a témoigné de la gravité de la situation.

« C’est une crue exceptionnelle qui affecte l’ensemble du corridor fluvial.  Je n’ai jamais vu des crues de cette ampleur. Toutes les infrastructures portuaires sont sous l’eau. L’amarrage des unités fluviales est devenu extrêmement difficile, mais nous nous adaptons du mieux que nous pouvons pour garantir la sécurité de tous », a-t- il expliqué.

Au Beach de Brazzaville, les eaux du fleuve ont envahi les lieux, forçant la direction générale du port à utiliser des passerelles improvisées. Les habitués du lieu sont stupéfaits par cette situation inédite.

 Un bagagiste travaillant sur place a confié, « Je suis ici depuis la fin de la guerre en 1997, et jamais je n’aurais imaginé voir l’eau du fleuve monter à un tel niveau, débordant sur le quai. C’est vraiment étonnant ».

La montée des eaux ne se limite pas au Beach. Les parkings et les locaux abritant les services d’immigration et de douane ont, également, été submergés. Les douaniers ont été contraints de s’installer provisoirement ailleurs, tandis que les scanners de la douane sont inutilisables, engloutis par les flots.

La situation est tout aussi préoccupante dans les ports secondaires. Les habitants de Mossaka et de Makotipoco dans le département de la cuvette sont aussi touchés par ces crues dévastatrices. Le chef de port de Mossaka a dû quitter son domicile inondé et cherchant refuge à Brazzaville.

Le professeur Guy Moukandi, hydrologue, a expliqué la gravité de la situation. « Le niveau d’eau continue d’augmenter chaque jour. Actuellement, en fin décembre, nous sommes à 519 cm, mais je suis certain que demain nous atteindrons 521cm, car la montée des eaux se poursuit à un rythme de 3 à 5 centimètres par jour. Cette tendance devrait se maintenir pendant plusieurs semaines, car la baisse du niveau d’eau à Mossaka, notre principal indicateur, n’a pas encore commencé ».

Malgré ces circonstances dramatiques, le trafic fluvial se poursuit, mais nécessite des aménagements tels que l’installation de passerelles temporaires. M. Franck Mbemba, commandant du Beach de Brazzaville a déclaré que, « nous faisons de notre mieux pour nous adapter à la montée des eaux en installant des passerelles en bois. Nous évaluons constamment l’évolution de la situation afin de maintenir la continuité du trafic ».

Cependant, si la situation venait à s’aggraver, le trafic fluvial pourrait être interrompu.  « Selon les études en attente, si les eaux continuent de déborder dans les dix prochains jours, nous pourrions être contraints de fermer le trafic pour garantir la sécurité de nos passagers et clients », a-t- il prévenu.

Cette tragédie rappelle la nécessité de réfléchir à des mesures d’anticipation face à de telles crises. Les regards sont désormais tournés vers le ciel, dans l’espoir d’une météo plus clémente pour éviter une catastrophe plus grave.

En attendant, les habitants de Brazzaville et les autorités portuaires font preuve de résilience et s’adaptent du mieux à cette situation sans précédent, espérant que les eaux se retirent bientôt et que la vie reprenne son cours normal sur les rives du fleuve Congo.(ACI/Prisca MBOUALE)

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