BRAZZAVILLE, 13 OCTOBRE (ACI)- Le Centre de formation et de recherche en art dramatique (Cfrad) de Brazzaville, partiellement endommagé par des intempéries en 2018, va bénéficier d’une réhabilitation financée par la France à hauteur de 4 millions d’euros, soit 2 milliards 623 millions 828 mille de Fcfa.
Cette somme a été révélée lors de la cérémonie du lancement officiel du Projet Cfrad-Icc, le 11 octobre dernier à Brazzaville, marqué par la signature de l’accord y relatif, entre la ministre de l’industrie culturelle, touristique, artistique et des loisirs, M. Lydie Pongault et l’ambassadrice de France au Congo, Mme Claire Bodonyi.
Financé par l’ambassade de France, le Projet « Cfrad-Icc » sera mis en œuvre par l’opérateur Expertise France, pour une durée de 30 mois, en étroite collaboration avec le ministère de l’industrie culturelle, touristique, artistique et des loisirs, propriétaire du bâtiment, à travers sa direction générale des arts et des lettres. Ce projet incarne l’engagement mutuel entre la France et le Congo pour la coopération patrimoniale, en matière de création culturelle et de soutien aux entreprises.
Le Cfrad est un lieu emblématique de formation artistique du Congo, ayant vu passer de nombreux comédiens, danseurs et écrivains congolais. Sa réhabilitation s’inscrit dans la politique culturelle du gouvernement visant à développer les industries créatives et le secteur touristique.
Prenant la parole, l’ambassadrice de France, a indiqué que ce projet symbolise l’amitié indéfectible entre la France et le Congo. La réhabilitation du Cfrad, a-t-elle poursuivi, ce n’est pas juste refaire une maison, mais une célébration d’une histoire commune entre les deux pays, une affirmation de leur engagement envers la culture et surtout un symbole, celui de leur partenariat indéfectible.
Pour elle, ce sera leur ambition commune de faire du Cfrad un lieu d’expression renouvelée, jouant un rôle essentiel dans la préservation de l’identité culturelle du Congo, tout en appuyant les jeunes auteurs, entrepreneurs culturels, chorégraphes, danseurs, comédiens, slameurs et autres à se structurer pour mieux vivre de leur art et à participer à la diversification de l’économie locale.
Pour sa part, la ministre en charge de la culture, a souligné que le Cfrad était un lieu de formation d’artiste de diverses génération, d’échange d’expérience, un espace d’expression de la création théâtrale, de la danse et du débat littéraire, lieu de mémoire et de préservation du patrimoine national. Le Cfrad rend compte d’une certaine architecture, de plusieurs époques et du dynamisme de la création artistique congolaise, a-t-elle ajouté.
« J’appelle de tous mes vœux l’aboutissement réussi de ce projet, pour que vive davantage l’amitié entre la France et le Congo, et pour que le Cfrad renaisse sous un meilleur jour », a souhaité Mme Pongault. Avec l’effondrement du Cefrad, les artistes ont perdu une de leurs maisons et le Congo une part de son patrimoine, a-t-elle dit. « S’il parait évident qu’il s’agit là d’une affaire du Congo, il n’est pas moins vrai que le Cfrad est aussi une fenêtre ouverte sur le monde, un livre ouvert à la page de l’histoire, celle partagée, de l’Afrique et la France », a-t-elle déclaré.
Outre la rénovation du bâtiment, le « Projet Cfrad-ICC » permettra de mettre en valeur le rôle historique de Brazzaville durant la période de la France Libre. Le Cfrad qui a, notamment, accueilli le discours du général de Gaulle, lors de la conférence de Brazzaville en 1944, s’est effondré partiellement en février 2018, suite à des pluies torrentielles.
L’ambassadeur de France avait mis à disposition un financement au travers d’un Fonds spécial en 2019-2020 afin de soutenir le ministère de la culture pour des travaux d’urgence visant à stabiliser les fondements et préserver ce lieu historique, indique-t-on.
Ce projet, s’inscrit dans le sillage de la visite du Président de la République française, M. Emmanuel Macron et le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou-N’Guesso le 3 mars 2023, à Brazzaville. Les deux Chefs d’Etat avaient, ensemble, exprimé leur volonté de de renforcer la coopération entre la France et le Congo dans le domaine patrimonial et mémoriel, rappelle-t-on. (ACI/Blanchard Boté et Prisca KOUENDZE)
