Congo/Environnement : Vers une diminution significative des eaux du fleuve-Congo

Brazzaville, 03 Fev (ACI) – L’hydrologue Guy Moukandi a annoncé que la hauteur du fleuve Congo est passée de 545 cm en décembre 2023 contre 471 cm au 1er  février 2024, marquant une diminution significative, bien qu’il reste encore 4 mètres d’eau de plus.

La décrue des eaux dans le bassin du Congo se poursuit à un rythme de 4 cm par jour,  mais les conséquences des inondations continuent de peser sur les habitants des quartiers riverains du fleuve Congo.

« Aujourd’hui il y a encore 4 m d’hauteur d’eau, on ne peut pas encore parler carrément de décrue de l’eau, mais c’est une décrue apparente », a déclaré M. Moukandi, témoignant des défis persistants pour les résidents des quartiers touchés.

Les vestiges laissés par les inondations révèlent l’ampleur des dégâts, avec certaines parcelles du 6e arrondissement Talangaï encore immergées, obligeant les habitants à utiliser des pirogues comme moyen de déplacement. Cependant, d’autres quartiers commencent à retrouver leur quotidien normal.

« Maintenant, on est un peut bien. C’était un peu compliqué, on a eu beaucoup de microbes tout autour. C’était un peu difficile », a partagé une habitante du quartier Dévala dans le 6e arrondissement Talangaï.

Le mois de janvier de cette année a été le plus humide de toutes les années hydrologiques de l’histoire. C’est une situation attribuée au comportement de l’homme vis-à-vis du climat. Alors que le niveau de l’eau aurait dû être de 2m à cette période, il demeure à 4 mètres, soulignant les conséquences directes de l’impact humain sur l’environnement, a-t-il expliqué.

L’hydrologue Guy Moukandi

« En 1960, le mois de janvier était autour de 400, 420, 430, mais en 2023, 2024, nous sommes au mois de janvier avec une hauteur d’eau autour de 545 cm. C’est la première fois que le mois de janvier atteint cette hauteur », a souligné M. Moukandi.

L’alerte lancée en 2019 sur les risques d’inondations semble être restée sans réponse, laissant les populations riveraines vulnérables. « On avait lancé la sonnette d’alarme, mais on n’avait ni micro, ni moyens. Nous avons communiqué sur les réseaux sociaux, sur Facebook. Les populations environnantes devaient quitter car, la question que nous nous posons est : est-ce que cela va prendre 10 ans comme dans les années 60 ? ».

Ces populations ne sont pas encore complètement à l’abri, car le phénomène peut prendre du temps. Les habitants doivent attendre avant de rejoindre leur domicile, car la grande crue se fera autour du 12 avril.

« En Afrique centrale, il y aurait une grande abondance de précipitations qui devrait aller jusqu’au mois d’avril, donc il faut être prudent. Il peut y avoir encore probablement des inondations au mois d’avril. Donc 2025 s’annonce comme une année exceptionnelle, peut-être une deuxième période d’anomalie biologique dans le bassin du Congo », a averti M. Moukandi.

Face à ces difficultés persistantes, le gouvernement est intervenu en fournissant une aide d’urgence à 11 118 ménages touchés par ce phénomène. (ACI/Prisca MBOUALE)

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