BRAZZAVILLE, 02 NOV (ACI) – Les Résultats de recherche du Dr Duchel Kinouani Kinavouidi ont permis de montrer que les bactéries du genre Shigella orchestrent leur pathogénicité en secrétant des biosurfactants qui leur permettent d’envahir les cellules épithéliales et de provoquer un mécanisme inflammatoire important.
« Ce travail a montré que la sécrétion des biosurfactants se fait via l’appareil de sécrétion de type III (AST3). L’étude approfondie du biosurfactant pourrait donc représenter une approche thérapeutique intéressante dans la recherche et l’élaboration d’un vaccin contre la Shigellose. J’y crois fermement, la République du Congo égorge beaucoup de jeunes dans les facultés et écoles de nos universités avec beaucoup de capacité et d’intelligence. Un accompagnement financier est nécessaire pour atteindre les sommets inattendus », a affirmé le Professeur Aimé Christian Kayath, à l’issue de la soutenance de thèse du docteur Kinouani Kinavouiodi.
Le Pr Kayath a mentionné, à cette même occasion, qu’il est important que les sachants mettent leurs compétences au service de la République.
Le Docteur Kinouani Kinavouidi a soutenu publiquement sa thèse de doctorat unique (PhD), le 25 octobre dernier à Brazzaville, sous la houlette des Professeurs Etienne Nguimbi et Aimé Christian Kayath sous le thème « Pathogénicité des souches de Shigella par la production des biosurfactants ». Cette thèse vient répondre aux questions de renforcement des compétences en République du Congo.
Les recherches sur les bactéries du genreShigella ont débuté depuis 2016 par le Pr Kayath qui, lui aussi, avait soutenu, en septembre 2010, sa thèse de doctorat (PhD) sur les mêmes bactéries du genre Shigella à l’Université de Liège en Belgique.
En juillet 2023, la ville de Dolisie dans le département du Niari a connu une épidémie de Shigellose associée à une coïnfection de la Salmonellose et de la Vibriose, faisant plus de 100 décès dont les enfants ont été les plus touchés.
Cette épidémie a été maitrisée grâce à une coordination gouvernementale et grâce aux compétences de la République incluant le Laboratoire national de santé publique (Lnsp) et les chercheurs du Laboratoire de microbiologie appliquée et de biologie moléculaire de l’Institut National de recherche en sciences exactes et Naturelles (IRSEN) dirigé par le Pr Kayath. Le docteur Kinouani Kinavouiodi a mené ses recherches au laboratoire de l’Irsen.
La shigellose ou dysenterie bacillaire est une maladie infectieuse d’origine bactérienne dont les sero-groupes des bactéries responsables sont géographiquement repartis dans le monde en Shigella dyssenterae, Shigella flexneri, Shigella boydii et Shigella sonnei.
L’espèce la plus retrouvée en Afrique, dont la République du Congo, est Shigella flexneri. Avec la dynamique des populations, il n’est pas étonnant de retrouver les autres souches dans la sous-région de l’Afrique.
La shigellose est caractérisée par une gastro-entérite aiguë, dont les selles sont habituellement accompagnées de sang et de mucus, causés par des abcès des parois intestinales et des nécroses cellulaires, provoqués par l’envahissement de ces bactéries. L’incubation est de deux à quatre jours. Il suffit de dix à cent bactéries pour déclencher la maladie dont la contamination est oro-fécale. Les bactéries de genre Shigella doivent leur pathogénicité à l’Appareil de Sécrétion de Type III (AST3) dont les gènes sont portés par un plasmide de virulence. Le Laboratoire de microbiologie et biologie moléculaire de l’Irsen forme chaque année environ huit étudiants en année de Master. Et depuis 2016 à nos jours, cinq thèses de doctorats ont été défendues. Ces statistiques grandissantes appellent les pouvoirs publics et privés à créer les conditions nécessaires de travail, notamment, dans l’amélioration des infrastructures et dans l’acquisition du matériel de pointe d’enseignement universitaire et de recherche scientifique. (ACI/Sosthène Euphrasie MILANDOU)
