BRAZZAVILLE 05 SEPT (ACI)- Le Président du Sénat, M. Pierre Ngolo a échangé, le 5 septembre à Brazzaville, avec une délégation de la Cour constitutionnelle du Togo, sur les questions liées au fonctionnement et l’expérience sénatoriale congolaise.
En visite officielle, cette délégation que le président du sénat togolais, M. Djobo Babakane Coulibaley a conduit, a été une occasion d’enrichir le processus électoral sénatorial togolais à travers les enseignements tirés de l’expérience du Sénat et de la Cour constitutionnelle du Congo.
« Nous sommes venus ici pour apprendre, car bien que le scrutin sénatorial ne soit pas fondamentalement différent du scrutin législatif, c’est une première pour nous. Nous avons appris sur le processus qui a conduit à la création et son installation, le nombre de sénateurs, la durée du mandat des membres et du bureau, la nature des pouvoirs entre le Sénat et la Chambre basse à savoir, si c’est un bicaméralisme égalitaire ou inégalitaire», a déclaré M. Coulibaley.
La délégation togolaise a, également, exprimé l’espoir de renforcer davantage la coopération entre les deux nations. M. Coulibaley a précisé que l’excellence des relations entre les deux chefs d’État, MM. Faure Gnassingbé et Denis Sassou- N’Guesso, ainsi que le fait que le Congo a précédé le Togo dans la mise en place d’un Sénat, a motivé le choix du Congo.
Concernant les élections sénatoriales au Togo, une première dans le pays, il a indiqué que, bien que la date exacte ne soit pas encore fixée, toutes les conditions sont en train d’être réunies pour la tenue de ce scrutin, conformément à la nouvelle constitution togolaise adoptée le 6 mai 2024.
« Celle-ci prévoit que le président de la République sera désormais élu par un Congrès regroupant le Sénat et l’Assemblée nationale », a-t-il informé.
Au cours de ces échanges, M. Ngolo a rappelé l’histoire du Sénat congolais. Après une première tentative entre 1992 et 1997, le Sénat a repris ses activités en 2002 à la suite d’une période de transition. Depuis, le Sénat fonctionne sans interruption. Cette expérience, selon lui, pourrait offrir des enseignements précieux à la délégation togolaise en matière de gestion des élections.
A cette occasion, M. Ngolo a salué l’initiative et encouragé les deux Cours constitutionnelles à persévérer sur cette voie de la coopération sud-sud, une véritable exigence des temps présents.
« La gestion du contentieux électoral, en particulier celui des élections sénatoriales, est un enjeu capital pour la stabilité et la légitimité de nos démocraties. Il est donc essentiel que les organes en charge de l’arbitrage électoral, tels nos cours constitutionnels ait la maîtrise de tous les outils, procèdent à des échanges d’expériences pour des délibérations répondant aux exigences de rigueur, d’impartialité et de transparence », a fait savoir M. Ngolo.
Aussi, il a souligné l’importance de renforcer la coopération entre les institutions des deux pays, notamment, les cours constitutionnelles, dans le cadre de la gestion des contentieux électoraux. Les deux parties ont partagé leurs expériences pour garantir des délibérations impartiales et transparentes.
«On a certainement eu une certaine avance sur vous. Et, comme la Cour constitutionnelle chez nous a géré le contentieux chaque fois que nous avons organisé les élections, elle peut vous édifier pour vous permettre d’avoir quelques informations utiles à l’accomplissement de votre mission», a-t- il mentionné.
Par ailleurs, il a encouragé la délégation à poursuivre sur la voie de la coopération sud-sud, en exprimant l’espoir que cette collaboration entre les deux cours constitutionnelles serve de modèle pour d’autres institutions. (ACI/ Marlyce Tchibinda Batchi)