Brazzaville, 1er Sept (ACI) – Le directeur de l’Institut national de recherche en sciences sociales et humaines (Inrssh), le Pr Guy Moussavou, a invité, le 30 août à Brazzaville, les peuples autochtones à s’impliquer dans la préservation de la biodiversité, en vue de valoriser leur savoir traditionnel dans la protection de la biodiversité.
Cet appel a été lancé au cours d’une journée scientifique portant l’accent sur le rôle des peuples autochtones dans la préservation de la biodiversité. Placée sous le thème « Contribution des sciences humaines et sociales au bien-être environnemental, socioéconomique et culturel », cette journée a réuni des experts locaux et internationaux.
Elle a visé comme objectif de rapprocher les sciences des populations locales et de valoriser leurs savoirs traditionnels dans la protection de la biodiversité.
A cette occasion, le Pr Moussavou, a souligné que cette initiative consiste à intégrer les sciences humaines et sociales dans les discussions sur le réchauffement climatique et la biodiversité, souvent dominées par les écologues.
« L’année dernière nous avons organisé une journée exclusivement dédiée aux peuples autochtones, cette fois-ci, nous avons élargi la thématique qui concerne la biodiversité. L’idée c’est de répondre à la nouvelle donne qui consiste à s’interroger sur tout ce qui est réchauffement climatique », a-t-il indiqué.
Selon lui, les experts ont supposé que les sciences humaines et sociales sont marginalisées lorsqu’on parle de réchauffement climatique en tout ce qui est biodiversité, on s’est souvent adresser aux écologues. La tendance actuelle est d’inviter toutes les sciences humaines et sociales afin que ces dernières se rapprochent des populations locales, identifient leurs savoirs endogènes qui contribuent à la protection de la biodiversité.
Une équipe de l’Inrssh avec les partenaires français du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) était allée dans la likouala et la Sangha pour rencontrer les peuples autochtones, voir avec eux quels sont leurs savoirs et en quoi lesdits savoirs peuvent contribuer à la préservation de la biodiversité, a-t-il rappelé.
De son côté le Dr Laurence Boutinot du Cirad et de l’Institut de recherche pour le développement (Ird)- forêts et société, a relevé l’importance d’intégrer les sciences sociales dans la gestion des forêts, souvent négligées en raison des difficultés de financement.
Par ailleurs, elle a appelé à un travail ethnographique pour mieux comprendre les perspectives des populations directement concernées par la gestion et la conservation des forêts. « Nous avons ici le point de vue direct des premières populations concernées par cette gestion et cette conservation des forêts dans lesquelles elles cherchent à vivre encore et à vivre aussi dans une culture de subsistance », a-t-elle fait remarquer.
Plusieurs sous thèmes ont été évoqués lors de cette journée, entre autres, les peuples autochtones et la gestion des territoires forestiers, la question de la biodiversité et du changement climatique, la considération ethno zoologiques de l’herpetofaune chez les peuples autochtones au Sud du Congo, ainsi que l’incursion dans l’utilisation durable et la conservation de la biodiversité par les populations rurales. (ACI/ Audrey Sounguika)