Brazzaville, 21 Oct (ACI) – Les résultats de l’enquête sur l’identification des abonnés à la téléphonie mobile, menée par l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce), ont révélé que seulement 9,13 % des cartes Sim identifiées en 2025 ont été correctement activées, contre 13,20 % en 2024, à l’échelle nationale.
Ces résultats, qui traduisent une régression globale dans l’application des procédures d’activation conformes aux textes en vigueur, ont été présentés le 21 octobre à Brazzaville, lors d’une réunion entre le régulateur et les opérateurs de téléphonie mobile.
Selon le directeur des réseaux et services de communication électronique à l’arpce, M. Benjamin Mwanza, l’enquête, menée du 23 juillet au 28 août 2025, a couvert 18 localités réparties dans les départements de la Bouenza, du Pool, du Kouilou, de la Cuvette, de Pointe-Noire, du Niari, ainsi que de Brazzaville.
« Seules les localités de Kinkala et Djambala ont respecté à 100 % les exigences d’identification Dans d’autres villes comme Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Ouesso, Pokola, Ngo, Tchamba-Nzassi, Madigou Kayes, Loudima, Bouansa, Loutété et Nkayi, toutes les cartes SIM sont vendues sans présentation de pièce d’identité et sont souvent préactivées», a-t-il précisé.
Les opérateurs n’ont pas exigé les pièces justificatives lors de l’achat des cartes SIM, ce qui a permis à des abonnés de les acquérir sans aucune identification. « Cette faille dans le contrôle des identités expose les réseaux à des risques accrus de fraude et de criminalité », a-t-il ajouté.
En réponse à ces irrégularités, l’Arpce a adressé une nouvelle mise en demeure aux opérateurs, leur accordant un délai de deux mois pour se conformer à la réglementation. Passé ce délai, une nouvelle inspection sera menée afin de garantir un environnement plus sécurisé et transparent pour tous les usagers des télécommunications.
A cette occasion, le directeur général de l’Arpce, M. Louis Marc Sakala, a invité les opérateurs à régler cette situation d’ici la fin décembre, en intensifiant la lutte contre les cartes SIM non identifiées et en veillant à la qualité du service d’identification, dans le but de protéger la population.
Au terme, de cette réunion, les opérateurs se sont engagés à renforcer le contrôle sur la chaîne de distribution et à œuvrer pour une meilleure application des normes, afin de contribuer efficacement à la sécurité du réseau et à la protection des utilisateurs. Des mesures concrètes seront aussi prises, pour sanctionner les revendeurs qui commercialisent des cartes Sim préactivées ou sans identification.
« Il est de notre responsabilité de garantir que tous les abonnés soient identifiés conformément à la loi sur les télécommunications. Ce que nous voulons, ce n’est pas fuir nos responsabilités, mais agir pour que tous les acteurs, y compris les abonnés, respectent la législation en vigueur », a déclaré le directeur général d’Airtel Congo, M. Djibril Tobe.
Interrogé sur la problématique de la chaîne de distribution, il a reconnu que les opérateurs ne maîtrisent pas toujours les pratiques de leurs revendeurs. «Nos contrats formels sont avec les distributeurs, qui eux-mêmes s’appuient sur ces revendeurs. Mais à la lumière des recommandations de l’Arpce, nous allons désormais sanctionner tout revendeur qui ne respecte pas la réglementation », a affirmé, M. Djibril Tobe. (ACI)