Au cours d’un micro-trottoir organisé par l’Agence Congolaise d’Information (ACI) dans les marchés domaniaux de Brazzaville, beaucoup de femmes commerçantes ont affirmé leur tendance à prioriser leurs activités commerciales au détriment de leurs foyers respectifs. Ce choix s’explique par leur souci de subvenir aux besoins de la famille.
S’exprimant à cette occasion, ces femmes ont déploré les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour concilier le commerce et le foyer, une tâche s’avérant complexe. « Je n’ai pas de jour de repos. Je vends chaque jour, et je ne rentre que le soir. C’est difficile de faire la part des choses entre les tâches ménagères et le commerce. Si je n’exerce pas, mes enfants ne vont pas manger », a signifié Julie Milandou, une commerçante au marché Massengo.
L’augmentation des prix, un casse-tête pour les commerçantes
A quelques jours de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, placée au plan national sous le thème « Femme congolaise face aux enjeux de l’autonomisation », les femmes vendeuses de foufou et de condiments ont profité de cette occasion pour exprimer leur indignation sur l’augmentation des prix de certaines marchandises.
Interrogée dans le cadre de cette enquête, Margueritte Ekeke, vendeuse de foufou depuis plus de 30 ans et mère de plusieurs enfants, a expliqué que grâce au commerce, elle a pu scolariser ses enfants et se prendre en charge dans le passé. A l’heure actuelle, l’augmentation des prix constitue un obstacle pour le secteur commercial. « Les prix des produits ne font qu’augmenter. A une certaine période, le sac de foufou était vendu à 25.000 FCFA ; aujourd’hui, il est passé à 43.000, voire 47.000 FCFA. A cause de cela, les clients se font de plus en plus rares », a-t-elle fait savoir.
« Le commerce que nous exerçons nécessite un ravitaillement en permanence. Les prix des marchandises sont en hausse et varient selon ceux des grossistes. Parfois, je fais même un mois sans travailler, parce que je n’ai pas de marchandises », s’est lamentée Carine Itoua, une commerçante au marché Massengo.
Aussi, elle a déploré le manque d’accompagnement du gouvernement aux femmes exerçant le commerce. « Je manque d’argent pour renforcer mon commerce. Mon mari ne travaille plus », a-t-elle ajouté.
Notons que la loi no 19-2005 du 24 novembre 2005, règlemente l’exercice de la profession de commerçant en République du Congo. Malgré l’existence de ce texte, les acteurs du secteur peinent à se développer.
Par Merleine Exaucée