Jean Claude M’voumbi : L’agent de l’Etat doit veiller sur la régularisation de sa situation administration

Dans une interview exclusive accordée à l’Agence congolaise d’information (ACI), le directeur départemental de la Fonction publique du Pool, Jean Claude M’voumbi, a exhorté l’ensemble des fonctionnaires du département de régulariser progressivement leur situation admirative, en vue de leur avancement. Au cours de cet échange, il a martelé sur la nécessité pour les agents de l’Etat de faire un suivi permanent de leurs carrières.

Agence Congolaise d’Information (A.C.I) : Qu’est-ce qu’on doit retenir sur la gestion des carrières ?

Jean Claude M’voumbi (J.C.M) : La loi no68-2022 du 16 août 2022 portant statut général de la fonction publique a consacré une ligne importante sur la gestion des carrières. Celle-ci étant le pilier du fonctionnement du ministère en charge de la Fonction publique. La gestion des carrières prend en compte l’agent en tant qu’individu, mais aussi tout le fonctionnement de l’Etat. Les agents de l’Etat doivent veiller à ce que leur situation trouve des issues ou des aboutissements favorables.

A.C.I : Que se passe-t-il lorsque la gestion des carrières est bafouée par les usagers et l’Etat ?

J.C.M : Lorsque cette gestion est bafouée par les usagers et l’Etat, cela engendre un impact négatif sur le développement économique du pays. Car, un agent qui devait rester à son poste pour travailler doit abandonner son poste pour suivre son dossier à Brazzaville, pour le cas de celui qui habite le département du Pool.

Dans ce cas de figure, c’est l’Etat qui perd, et la personne qui attend ses prestations perd aussi en termes de temps, alors qu’elle devait faire autre chose. L’impatience amène certains usagers à faire intervenir les administrations non concernées et nombreux reçoivent des faux arrêtés de recrutement et des faux arrêtés de promotion, parce que le circuit de la gestion des carrières n’a pas été respecté. Certains agents promettent aux usagers de sortir l’arrêté dans un  délai raisonnable. Nombreux ont perdu de l’argent et les dossiers sont restés sans suite.

Cela nécessite de la patience, même s’il faut attendre deux ou trois ans, car  quel que soit la durée, le budget prendra en compte tout ce temps perdu. A cause de ce dysfonctionnement, l’Etat doit aux usagers beaucoup d’argent, mais qu’ils finiront par percevoir tôt ou tard.

A.C.I : Quel est le profit que peut tirer les usagers lorsque la procédure est respectée ?

J.C.M : La République du Congo est l’un des pays africains où il existe des textes dans tous les domaines. Mais il est question de savoir si ces textes sont connus des usagers, et si les règles qui s’y trouvent sont bien vulgarisées.  Nous devons respecter  les procédures mises en place par pour faire fonctionner l’administration, à savoir le cadre juridique, le cadre administratif, la procédure et le circuit interne, ainsi que la procédure et le circuit externe.

A.C.I : Est-ce que la gestion des carrières des agents a un impact sur le budget de l’Etat ?

J.C.M : Aucun acte pris par la Fonction publique ne peut donner un avantage financier à un agent, surtout si le dossier suit la procédure et arrive au ministère en charge des Finances et du budget. C’est à ce niveau que les techniciens regarderont comment ce texte sera comptabilisé dans le budget de l’Etat. Le budget a un fichier propre à lui, qui lui permet de gérer chaque fonctionnaire. Il regarde comment les choses doivent évoluer dans la vie de chaque agent de l’Etat. C’est ce qu’on appelle les procédures et circuits externes.

D’abord le budget ensuite vient le contrôle budgétaire. Chacune de ces administrations, possède des attributions qui lui sont propres. Le budget regarde si le texte qui vous propulse à l’échelon supérieur coûtera combien à l’Etat, et le contrôle budgétaire assure la régularité des textes pris, voir si le calcul a été bien fait, s’il n’y a pas d’erreurs, si l’amplitude a été respectée, afin que cela ne porte pas préjudice aux usagers.

Quand le dossier est validé au niveau externe, il revient au niveau interne, donc à la Fonction publique pour signature. Le dossier repart à l’externe, au bureau du courrier pour en faire un texte officiel de l’Etat que personne ne pourra jamais contester. Le dossier sera enregistré avec un numéro et publié au journal officiel. Une fois déposé au budget, l’agent bénéficie ainsi des incidences financières dans son bulletin de solde.

A.C.I : Existe-t-il un danger lorsque le fonctionnaire n’est pas avancé dans les délais  reconnus ?

J.C.M : Chaque année avec ou sans les textes, le budget à toute la nomenclature des fichiers. Un suivi se fait dans la gestion des carrières de chaque agent. Et l’argent de l’usager est calculé au fur et à mesure, et chaque fois qu’on vote le budget de l’Etat, on prend en ligne de compte tous ces aspects. Puisque l’agent n’a pas suivi sa situation administrative, son argent est reversé dans un autre chapitre jusqu’à ce qu’il régularise sa situation.

A.C.I : Pouvez-vous nous indiquer les  dossiers relatifs à la carrière d’un agent ?

J.C.M : La gestion des carrières est très technique et complexe. Mais de façon simplifier, l’usager durant toute sa carrière, aura besoin de la titularisation, de la promotion, du reclassement, de la révision de la situation administrative, de la constitution de la carrière, des arrêtés de mis en stage etc…L’usager  étant le seul responsable de sa carrière, doit veiller à la régulariser à mesure qu’il avance dans le temps et dans l’espace.

Propos recueillis par Jean Marie Banzouzi

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