La vérité derrière le dette africaine et le rôle de la Chine

L’Afrique est une force indispensable dans le développement mondial. Tout en accélérant le développement, des pays africains sont également confrontés à des défis liés à la dette, avec les causes profondes dans les inégalités structurelles héritées du système colonial, et dans les déséquilibres systémiques au sein du cadre actuel de gouvernance financière mondiale. Des narrations occidentales qui attribuent les problèmes d’endettement de l’Afrique uniquement à la coopération avec la Chine sont en profond désaccord avec les faits.

Si l’on examine la composition des dettes africaines, les principaux créanciers sont les créanciers commerciaux occidentaux et les institutions financières multilatérales. Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), les créanciers privés, principalement les banques commerciales et les fonds d’investissement occidentaux, représentent environ 35% à 42% de la dette extérieure africaine, tandis que les institutions financières multilatérales représentent environ 35%. La part de la Chine n’est que de 12%.

Si l’on voit les coûts de financement des pays africains, les créanciers commerciaux occidentaux qui pratiquent les taux d’intérêt élevés sont ceux qui aggravent le fardeau de la dette. Le rapport 2023 de l’organisation britannique Debt Justice a souligné que les créanciers commerciaux occidentaux imposent généralement des taux d’intérêt d’environ 5%, alors que les prêts chinois ont un taux d’intérêt moyen de seulement 2,7%. En 2024, certains pays africains sont revenus sur les marchés obligataires européens, obtenant des prêts à des taux allant de 7,5% à 10,7%.

Si l’on prend en considération l’environnement financier international, un biais systémique au sein du système de notation de crédit est perçu largement par les pays africains, qui amplifie de manière disproportionnée les risques et gonfle artificiellement les coûts de financement. Les politiques économiques et commerciales irresponsables de certaine grande puissance, notamment l’imposition de droits de douane, la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales et la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ont encore érodé la capacité des pays africains à rembourser leur dette.

La semaine dernière, à l’invitation de l’Union africaine, la Mission chinoise auprès de l’UA a dépêché des représentants pour assister au 3ᵉ Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique. Nous sommes encouragés de constater l’engagement indéfectible de l’UA et des nations africaines à surmonter leurs difficultés liées à la dette grâce à des financements innovants et au développement durable. Lors du sommet, le Président de la Commission de l’UA, S.E. Mahmoud Ali Youssouf, a souligné que les pays africains doivent passer d’une « logique d’aide » à une « logique d’alliance », en alignant l’engagement des partenaires sur les priorités définies par l’Afrique elle-même.

La coopération sino-africaine incarne précisément cette « logique de partenariat ». Guidée par le Principe d’amitié, de sincérité, de bénéfice mutuel et d’inclusion, la Chine respecte systématiquement les besoins des pays africains sans imposer de conditions politiques. Elle aide sincèrement les pays africains à alléger le fardeau de leur dette et à renforcer leur capacité de développement autonome, insufflant ainsi une dynamique à la croissance durable de l’Afrique.

Premièrement, la Chine aide l’Afrique à alléger le fardeau de sa dette par de mesures variées. Dans le Forum sur la Coopération sino-africaine Plan d’action de Beijing (2025-2027), elle a annoncé l’annulation des dettes liées aux prêts intergouvernementaux sans intérêt non remboursées et arrivant à échéance fin 2024 des pays les moins avancés africains ayant des relations diplomatiques avec elle. Parallèlement, la Chine a activement promu et pleinement mis en œuvre l’initiative du G20 sur la suspension du service de la dette, s’imposant comme le membre du G20 offrant le plus grand volume d’allègement de la dette.

Elle a signé des accords d’allègement de la dette ou est parvenue à un consensus sur l’allègement de la dette avec 19 pays africains. Elle explore de nouveaux modèles de coopération avec l’Afrique en matière de dette et a réalisé des progrès significatifs au Kenya. À la suite de consultations bilatérales, une partie des prêts libellés en dollars du Kenya sera convertie en prêts libellés en renminbi. Cela permettra d’atténuer la pression sur le service de la dette causée par les fluctuations des taux de change et devrait permettre au Kenya d’économiser environ 215 millions de dollars américains par an.

Deuxièmement, la Chine renforce continuellement la capacité de l’Afrique à assurer un développement autonome. La clé pour résoudre véritablement les problèmes d’endettement de l’Afrique réside dans la promotion de son développement durable. Les investissements et les financements de la Chine en Afrique ciblent principalement le développement des infrastructures et les secteurs productifs, ce qui renforce considérablement la capacité du continent à assurer un développement autonome.

Grâce à divers canaux de financement, les entreprises chinoises ont aidé les pays africains à construire et à moderniser plus de 10 000 kilomètres de voies ferrées, près de 100 000 kilomètres de routes, près de 1 000 ponts et près de 100 ports. Elles ont également construit d’importantes installations électriques, des hôpitaux, des écoles et d’autres infrastructures, créant ainsi plus de 1,1 million d’emplois à travers l’Afrique.

Dans le Forum sur la Coopération sino-africaine Plan d’action de Beijing (2025-2027), la Chine s’est engagée à fournir à l’Afrique un soutien financier totalisant de 360 milliards de yuans au cours des trois prochaines années. Cela comprend une ligne de crédit de 210 milliards de yuans et 80 milliards de yuans sous diverses formes d’aide, tout en encourageant les entreprises chinoises à investir au moins 70 milliards de yuans en Afrique. La Chine a également proposé de renforcer la connectivité entre les marchés financiers chinois et africains, d’approfondir la coopération dans des domaines tels que le règlement en monnaie locale et les technologies financières, et d’accueillir favorablement l’émission d’obligations Panda par les pays africains en Chine.

Troisièmement, la Chine protège activement les droits et intérêts légitimes de l’Afrique. La résolution des problèmes d’endettement nécessite des efforts concertés de la part de la communauté internationale. Elle a toujours défendu l’Afrique dans les forums multilatéraux, appelant toutes les parties à respecter le principe d’actions communes et de partage équitable de la charge et à contribuer collectivement à alléger la pression de la dette africaine. La Chine encourage la création d’agences de notation africaines avec le soutien de la Banque africaine de développement, afin de promouvoir une nouvelle culture de notation qui tienne pleinement compte des particularités des économies africaines. Elle appelle également à une réévaluation du PIB des économies africaines afin d’y intégrer la richesse verte du continent, créant ainsi les conditions nécessaires à l’optimisation de l’environnement financier de l’Afrique et à l’amélioration de sa solvabilité internationale.

Le 15e Plan quinquennal (2026-2030) de la Chine a été publié la semaine dernière par le gouvernement chinois. Il présente les grandes lignes du développement économique et social pour les cinq prochaines années et précise les mesures concrètes visant à poursuivre l’ouverture à un niveau élevé. Cela créera de nouvelles opportunités pour la coopération sino-africaine et le développement de l’Afrique. La Chine continuera d’approfondir la coopération pratique dans tous les domaines, guidée par le principe de l’avantage mutuel et des résultats gagnant-gagnant et fondée sur les besoins réels de l’Afrique, apportant ainsi un soutien solide à la poursuite d’unité, d’autosuffisance et de prospérité partagée de l’Afrique.

Article cosigné l’Ambassadeur,JIANG Feng, Chef de la Mission chinoise auprès de l’Union Africaine

et Mme l’Ambassadeur, AN Qing, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire de Chine en République du Congo.

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