BRAZZAVILLE, 15 JAN (ACI) – Le ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, M. Antoine Thomas Nicéphore Fylla de Saint-Eudes, s’est entretenu, le 14 janvier à Brazzaville, avec une délégation des représentants du syndicat patronal d’Unicongo sur les préoccupations majeures liées à certaines dispositions fiscales incluses dans la loi de finances 2025, leur impact sur l’économie nationale et l’emploi.
L’objectif de cette séance de travail entre les secteurs public et privé était de concilier les impératifs de recettes fiscales de l’État avec la nécessité de préserver le tissu industriel, l’emploi et le pouvoir d’achat des populations.
A cet effet, le syndicat patronal a exprimé au représentant gouvernemental ses inquiétudes concernant les nouvelles mesures fiscales, notamment l’augmentation des droits d’accises, qu’il estime susceptibles de déséquilibrer certaines industries, en particulier le secteur des boissons.
« L’augmentation des droits d’accise peut, de notre point de vue, être problématique en cette période marquée par le resserrement des revenus des populations. Il nous revenait d’alerter le gouvernement sur ce lien direct entre une nouvelle taxe qui vient alourdir les prix et cette obligation pour les opérateurs d’augmenter ces prix », a déclaré le président-directeur général du syndicat patronal, M. Michel Djombo.
Selon lui, ces taxes ne pèseront pas seulement sur les prix de vente, mais aggraveront également la pression économique sur les ménages, tout en mettant en danger la rentabilité des entreprises et les niveaux d’emploi dans les secteurs concernés.
« Nous partageons avec le gouvernement l’objectif de maintenir et de développer l’emploi, notamment pour les jeunes. Et pour cela, il faut s’assurer que les conditions d’exercice de nos activités ne soient pas rendues plus difficiles par l’alourdissement de l’assiette fiscale », a-t-il ajouté.
Le patronat congolais a insisté sur sa volonté de travailler de manière constructive avec le gouvernement.
« Nous ne pouvons pas, de façon réactionnaire, nous opposer à une mesure gouvernementale. Nous alertons, nous indiquons l’impact potentiel et nous sommes disposés à nous asseoir à la table avec le gouvernement pour évoquer les différentes pistes qui permettraient soit de lisser ces mesures dans le temps, soit de les revoir éventuellement », a précisé M. Djombo.
En réponse, le ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé a proposé l’organisation d’une réunion interministérielle, sous la présidence de la primature, afin d’examiner les différentes solutions possibles pour trouver un équilibre entre les politiques fiscales et les enjeux socio-économiques du pays. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)