BRAZZAVILLE, 7 FEV (ACI)- Le Président de la République du Congo, Président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, M. Denis Sassou-N’Guesso, a pris, le 5 février à Kintélé dans le département du Pool, l’engagement de poursuivre les efforts pour la tenue du dialogue Libyen en vue de mettre fin au conflit fratricide pour restaurer la paix.
« Après plus d’une décennie d’efforts soutenue, le temps de la guerre est inexorablement révolu, celui de la paix accélère sa marche vers le dénouement de cette tragédie. Dès lors le retour à la paix ne peut se satisfaire des sourires de façade, des rapprochements opportuns, des fraternisations éphémères devant l’optimisme grandissant du peuple de Libye de retrouver la quiétude et le bien-être hypothéqué », a-t-il dit à l’ouverture de la 9e réunion dudit comité.
Cette réunion tenue prélude à la Conférence de réconciliation inter libyenne qui se tiendra le 28 avril prochain à Syrte dont le but est de poser les bases de sorties de crise et de paix durable, a permis aux participants d’examiner l’évolution du processus de réconciliation nationale en Libye.
« Au moment où la géostratégie mondiale se redéfinit et l’avenir de l’humanité se dessine, l’Afrique ne peut plus supporter l’amputation de la Libye, en crise depuis trop longtemps. Nous avons le devoir de rétablir son intégrité territoriale et sa souveraineté pour consolider notre place et notre rôle sur la scène internationale », a-t-il souligné.
En effet dans l’objectif d’accompagner la Libye vers la reconquête de son identité, M. Sassou-N’Guesso a privilégié le dialogue inclusif entre les Libyens comme préalable à tout processus électoral ajoutant qu’après cette conférence, la Libye va organiser les élections pour relancer le processus démocratique dans ce pays.
« Sur cette voie de la renaissance, le mérite revient en priorité, au parti libyen elle-même. Aucune initiative ne sera plus forte que celle qui viendra du cœur et de la raison de nos frères libyens eux-mêmes pour redonner espérance et foi en leur pays et œuvrer avec détermination à sa reconstruction », a insisté le président dudit comité.
Dans le but de mener à bien sa mission, le comité a appelé les partenaires, notamment, les Nations Unies, à mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la feuille de route dédiée à cette conférence.
De son côté, le Président du Comores et Président en exercice de l’Ua, M. Azali Assoumani a souligné l’importance d’accélérer la mise en place d’institutions politiques stables et légitimes, cela inclus la tenue des élections libre et équitables sur la supervision de l’Ua et ses partenaires afin de donner au peuple libyen la possibilité de choisir ses responsables.
Intervenant à cette occasion, le Président du Conseil présidentiel libyen, M. Mohamed Al-Menfi a souligné l’importance de la réunification des institutions politiques, de la libération des détenus sans jugement depuis des années, et de l’engagement des acteurs sécuritaires pour favoriser la réconciliation nationale. De plus, il est mis en avant le rôle crucial des partenaires régionaux et internationaux dans le soutien aux efforts de réconciliation en Libye.
Pour le président de la commission, de l’Ua, M. Moussa Faki Mahamat, cette crise multidimensionnelle a trop duré et couté cher à son peuple. A propos de la Conférence de réconciliation inter libyen, il a estimé que son succès restera tributaire de la volonté des libyens eux-mêmes.
« Nous ne serons que le soutien de ce qu’ils vont décider en toute liberté et souveraineté. Il n’y aura pas d’accord viable, pas d’élections régulière, transparence et inclusive, pas de paix durable ni de prospérité viable sans la réconciliation des cœurs et des esprits. Cette centralité de la réconciliation inscrit l’action constante, acharnée courageuse et constructive du président du haut comité.
De son côté le Premier ministre de l’Algérie M. Nadir Larbaoui a exhorté toutes les parties étrangères concernées par la question libyenne à adhérer à ce processus constructif et à s’engager à respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de sa décision. Aussi, il a insisté sur l’impératif de mettre un terme à toute forme de présence militaire étrangère en Libye, en l’occurrence le retrait de tous les mercenaires sans exception. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)
