POOL, 30 OCT (ACI) – Le président de la République du Congo, M. Denis Sassou- N’Guesso a convié, le 28 octobre à Kintélé dans le département du Pool, la population mondiale à la prise de conscience sur la gestion environnementale, afin de lutter contre la dégradation des écosystèmes.
Il a lancé cet appel au cours de la réunion de haut niveau, lors de la deuxième édition du sommet des trois bassins tropicaux. A cette occasion il a dit « qu’une plus grande conscience est nécessaire afin que les comportements de nos populations puissent se placer au diapason de nos proclamations sur la gestion de l’environnement, qui ne doivent être ni de vaines incantations, ni de simples vœux pieux.
La forêt constitue le grenier des millions d’individus. En abandonnant de manière progressive, certaines activités créatrices de richesse susceptibles de compromettre la protection de l’environnement, les communautés riveraines consentent des sacrifices exemplaires, a-t-il souligné.
Pour lui, les Etats doivent renoncer à des projets de développement, à l’image de la construction des infrastructures de transport et de l’exploitation minière, qui pourraient porter atteinte à la préservation des forêts, a-t-il ajouté.
A cet effet, une attention particulière et une solidarité agissante de la communauté internationale, à travers les compensations financières liées à la préservation des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales seraient une exigence.
A ce sujet, l’afforestation et le reboisement demeurent une réponse pertinente à l’accélération du changement climatique. « Il nous faut impérativement inverser le cours actuel de la destruction de nos forêts, pour une biodiversité et une couverture végétale plus denses. C’est la vision juste et légitimes de notre combat pour l’environnement et la forêt au service de la survie de l’humanité », a- t- il déclaré.
Parlant de la détérioration des écosystèmes, il a fait remarquer que le défi climatique est parmi les menaces les plus inquiétantes pour la planète terre, avec la montée du niveau des mers, la désertification, les épisodes caniculaires, les inondations, les glissements de terrain et les climat- sceptiques.
L’Afrique dispose d’un milliard et demi d’habitants, sur 80% de forêts tropicales du monde. Les trois bassins concentrent 80000 espèces de plantes, 4000 espèces de poissons, 3000 espèces d’oiseaux et 500 espèces de mammifères. Seule une agriculture performante permettra à ce continent de faire face à ses besoins alimentaires. A l’horizon 2050, l’Afrique atteindra 2 milliards d’ habitants, ce qui nécessitera une nourriture suffisante et de qualité. Le changement climatique est en mesure de compromettre les performances agricoles, du fait des perturbations de la pluviométrie.
A son avis, les enjeux et les solutions atténuantes à certaines questions de l’environnement sont déjà connus même identifiés. Il s’agit de préserver les forêts qui séquestre l’oxygène, un gaz nécessaire pour l’homme.
Cette initiative vise, entre autres, pour objectifs, la définition d »un schéma de gouvernance dans le cadre d’un nouveau multilatéralisme à travers un accord de coopération en vue d’ une alliance mondiale des trois bassins, la mise en œuvre d’ un plaidoyer commun sur la base d’ une stratégie commune pour anticiper et préparer les requêtes de financement auprès des mécanismes existants et à venir, la coordination d’ une plate-forme de coopération scientifique et technique pour renforcer les capacités des trois bassins.
Il s’agit aussi de l’établissement d’une gouvernance mondiale efficace pour gérer les enjeux environnementaux et climatiques à l’échelle planétaire, le développement d’une stratégie commune pour stimuler des projets d’investissement en vue de lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité.
Par ailleurs, il a appelé à la mobilisation mondiale dans la lutte contre tous les phénomènes qui affectent de plus en plus les communautés humaines ainsi que la protection de la faune et la flore dans les pays en développement. « Ces efforts collectifs appellent une attention particulière », a-t- il dit. (ACI/ Édouard Mangongo)
