Olga Rachelle Mangouandza : « Nous allons continuer à nous battre pour que l’ACI reprenne son envol »

Après sa nomination à la tête de l’Agence Congolaise d’Information (ACI), la directrice générale de ce média public, Olga Rachelle Mangouandza, a fait part, au cours d’une interview, de son ambition d’œuvrer davantage pour permettre à cet organe de presse de reprendre son envol.

Agence Congolaise de l’Information (ACI) : Depuis votre installation à la tête de l’ACI, le 1er juin dernier, vous avez trouvé cet organe de presse dans un état comateux. Sur ce, l’une de vos premières grandes décisions a été la relance du Bulletin quotidien en version papier qui, jusque-là, peine à paraître régulièrement (en temps réel). En votre qualité de manager de la direction générale de l’ACI, comment comptez-vous vous y prendre pour que la régularité de la parution du bulletin soit respectée afin de permettre à cette agence de reconquérir ses abonnés ?

Olga Rachelle Mangouandza (ORM) : Effectivement, l’une de mes premières grandes décisions a été la relance du bulletin en version papier, car cela fait partie des instructions phares de notre ministre de tutelle qui est conscient des difficultés de l’ACI. Depuis mon installation à la tête de cette agence, nous avons déjà publié plusieurs numéros. Je suis consciente que l’objectif n’est pas encore atteint, parce que l’idéal est de faire de notre mieux pour que ce Bulletin paraisse tous les jours, c’est-à-dire cinq numéros par semaine. Nous allons continuer à nous battre davantage pour trouver les moyens financiers nécessaires, afin de permettre à l’agence de reprendre son envol.  

ACI : Depuis plusieurs années, les agents de l’ACI déplorent les mauvaises conditions de travail qui empêchent le bon fonctionnement de l’agence. A cela s’ajoute le manque de moyens roulants pouvant permettre aux journalistes d’aller en reportage. Qu’est-ce que les agents peuvent attendre de vous ?

ORM : Les mauvaises conditions de travail ne concernent pas seulement les agents de l’ACI, parce que cette situation est fréquente dans les administrations publiques. Au niveau de l’agence, nous avons le regard tourné vers notre ministre de tutelle. Avec l’appui du gouvernement, nous sommes en train de faire de notre mieux pour qu’on nous alloue des moyens financiers consistants qui permettront d’améliorer les conditions de travail des agents.

Concernant les moyens roulants, nous allons aussi trouver des alternatives avec l’aide du gouvernement. Je pense que ce volet a été pris en compte dans le budget 2023, car il est vraiment nécessaire pour permettre aux journalistes d’aller aisément en reportage.

ACI : Le fonctionnement des directions départementales de l’ACI devrait permettre à cette agence de publier plusieurs dépêches par jour, comme le font d’autres agences de presse africaines, à l’instar de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) qui publie une trentaine d’articles sur son site internet. Ceci montre la nécessité de relancer ces directions départementales. Au niveau de la direction générale, on constate un déficit de personnel, notamment des journalistes. Quelles alternatives comptez-vous prendre pour relancer ces directions départementales ?

ORM : Je crois qu’au niveau des directions départementales, il y a un grand problème parce que ces structures sont presque vides en ce moment. Cela est dû au manque d’agents. Nous sommes en train de travailler sur les propositions de nominations des directeurs départementaux. Les propositions ont été déjà faites. Nous attendons que ces directeurs soient nommés et affectés. Outre cela, nous allons également affecter quelques agents dans les départements pour que ces directions soient fonctionnelles.

ACI : Jusqu’à ce jour, l’ACI ne dispose pas de plateformes web performantes qui répondent aux normes (site internet, chaîne You Tube). Cependant, à l’ère des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), il est primordial pour une agence de presse d’avoir des plateformes web performantes. Envisagez-vous de façon prioritaire de doter l’ACI d’un site internet durable et performant ? Et qu’en-est-il du développement de la chaîne You Tube de cette agence ?

ORM : Nous avons déjà pris attache avec la direction générale de l’Agence de Régulation des Postes et des Communications Electroniques (ARPCE), parce que nous voulons avoir un site performant. Le site est vraiment prioritaire, car nous sommes à l’ère des NTIC. Nous devons obligatoirement avoir ce site internet. Quelques démarches ont été entreprises déjà. D’ici peu, le site sera conçu.

Concernant le développement de la chaîne You Tube, il y a un chapitre qui prend en compte ce volet dans le plan de relance de l’ACI. Nous avons déposé dernièrement, à la demande du gouvernement, un devis dans lequel nous avons dit ce qui manque à l’agence. Ce devis a été déposé à la Primature depuis quelque temps. Nous attendons la réponse.

ACI : L’ACI souffre également d’un problème de notoriété, alors qu’elle est censée occuper la première place dans le paysage médiatique au Congo. Ce manque de notoriété est dû, entre autres, à l’absence de promotion de cette agence. Comment comptez-vous faire pour promouvoir cet organe de presse, en prenant en compte ses différentes plateformes sur les réseaux sociaux ?

ORM : Je pense qu’il est d’abord mieux de commencer par former le personnel. A l’ACI, peu d’agents savent utiliser les réseaux sociaux, alors qu’à l’ère du journalisme web, il est nécessaire pour les journalistes de s’arrimer à la nouvelle donne.

A mon avis, pour que nos plateformes des réseaux sociaux attirent les internautes, il est primordial pour l’agence d’y publier des informations qui peuvent attirer le public, comme les informations fouillées (enquêtes), sociétales et celles des départements, car beaucoup de médias n’ont pas des correspondants ou des journalistes à l’intérieur du pays.

Outre cela, il y a un problème de visibilité de notre agence. A ce propos, je dirais que nous devons œuvrer à l’élargissement de son audience.

ACI : Avez-vous un message particulier à adresser aux gouvernants et/ou aux agents ?

ORM : Il serait mieux que le gouvernement remette l’ACI à sa place, en mettant à sa disposition les moyens nécessaires pour qu’elle puisse jouer son rôle de pourvoyeuse et de grossiste de nouvelles. A mon avis, le gouvernement devrait penser à cette agence parce qu’elle est un organe de presse stratégique pour le Congo. Aussi, il devrait penser à doter l’ACI d’un budget conséquent et à construire un siège moderne pour ce média public. Sur ce, je souhaite que le projet y relatif aboutisse vite, de sorte que les agents soient dans de bonnes conditions de travail.

Je ne saurais terminer mon propos sans appeler tout le personnel de l’ACI au travail, car nous n’avons pas le droit de croiser les bras.

Propos recueillis par Grace Dinzebi

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