Recadrer les  motocyclistes pour garantir la sécurité de la population

Le transport en commun est devenu un casse-tête à Brazzaville et les embouteillages  rendant la circulation difficile ont poussé la population à adopter un nouveau mode de transport des personnes et des biens, communément appelé  « moto taxi ». Ce moyen de déplacement qui a pris de l’ampleur dans la capitale congolaise constitue, selon un constat de l’Agence congolaise d’information (ACI), un danger permanent pour la population et nécessite de  recadrer les motocyclistes afin de lui garantir la sécurité.

Cette formation pourrait contribuer à la diminution du taux d’accidents et  faire des motocyclistes des conducteurs plus sûrs et professionnels. « Il s’agira de leur apprendre, la manière de conduire, le respect du code de la route, les règles de sécurités et les notions de bonne conduite car,  ces jeunes n’ont aucune notion dans le domaine du transport. Les mettre dans  le bain du code de la route et leur donner la maîtrise dans la circulation pourraient rassurer la population qui s’inquiète de ce moyen de déplacement et la mettrai à  l’abri de tout danger », a souligné le secrétaire chargé de l’économie et des questions spécifiques de la  Fédération syndicale des transporteurs en commun (FE.SY.P.T.C), M. Itoua Gatse.

Dans le but de résoudre ce problème, il est aussi question de leur délivrer le permis de conduire, les obligeant à payer l’assurance, a indiqué M. Itoua Gatse, suggérant ainsi au Gouvernement de responsabiliser une société pour gérer ce secteur, en vue de mieux  contrôler les motocyclistes.

Pour sa part, le président du parking des motos de Mikalou, M. Gospel Tsiba,  a expliqué  que « dans d’autres pays ce mode de déplacement a évolué. Mais au Congo, ce transport subit des percussions ». Il a, cependant, sollicité aux autorités compétentes, la reconnaissance officielle de cette activité qui les fait vivre depuis 2019 et mérite un cadre juridique pour la valoriser.

Les difficultés d’accès à certaines zones de la ville ont conforté cette donne. La dégradation avancée des routes, l’expansion des érosions, l’ensablement, les embouteillages, la praticabilité et le gain du temps font partie des facteurs qui ont poussé certains citadins, hésitants au départ, à faire recours à ce moyen de transport, même si d’autres sont restés sur leur décision.

Conducteur de moto, un nouveau métier

Nombreux des jeunes déscolarisés ou diplômés sans emploi ont pris l’option d’embrasser ce métier pour faire face à leurs besoins. Ainsi,  les transports urbains, y compris les  « moto taxi » font partie des secteurs vers lesquels se tournent ces jeunes.

« Depuis un certain temps, ce nouveau moyen de déplacement est devenu un métier pour certains jeunes, non seulement pour surmonter le chômage, mais également pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives », a dit un transporteur qui a requis l’anonymat, précisant qu’avec la recette journalière s’élevant à 15.000 FCFA,  il s’en sort pour s’occuper de sa famille.

Cet autre transport, âgé de 35 ans,  a confié, « qu’autrefois, j’étais un délinquant, mais aujourd’hui, grâce à cette activité, je m’occupe en conduisant».

Malgré le danger permanent auquel il expose à tout moment, les utilisateurs de ce nouveau moyen de déplacement l’apprécient diversement.

Pour certaines personnes, ce moyen de déplacement leur permet d’arriver à temps au lieu de rendez-vous.  Comme le témoigne M. Kalla Kaya, un habitant du quartier Mikalou. Il préfère se déplacer en motocycliste pour arriver très vite. Selon lui, avec les embouteillages qui rendent la circulation difficile à Brazzaville, surtout l’accès dans les quartiers non accessibles aux véhicules, ce moyen de transport lui permet également d’arriver jusque sur les montagnes.

Cependant, la motocycliste demeure un problème pour la population dans le domaine de la sécurité. En effet, les usagers dudit moyen sont exposés à de nombreuses situations fâcheuses, entre autres, les accidents de circulation à répétition, la mauvaise conduite, le non-respect du code de la route et des règles de sécurité, ainsi que le vol.

Interrogé sur l’usage en vogue de la motocycliste par les populations, M. Chrislud Oualembo Mountou a dit que ce moyen de transport présente  beaucoup de risques. « C’est vrai qu’il y a des avantages, mais je ne l’apprécie pas parce que les conducteurs n’ont pas de permis de conduire ni d’assurance. Non seulement ils n’ont rien qui garantisse la sécurité des passagers, mais en plus ils n’ont pas souvent une bonne moralité et prennent des drogues et des boissons alcoolisées sans modération ».

Aménager des zones cyclables

« Dans les pays développés, afin d’éviter les accidents, les motos et les véhicules n’empruntent pas les mêmes circuits », a-t- il relevé. Il a souligné qu’il incombe aux autorités compétentes de réguler ce secteur, afin de limiter les dégâts. Il a demandé aux autorités de se pencher sur la réglementation de la circulation des motocyclistes à but commercial dans la ville de Brazzaville.

 Les autorités, a-t-il poursuivi, devraient veiller au bon état des voies de circulation, obliger les conducteurs à avoir un permis de conduire, à veiller au respect du code de la route, aux règles de sécurité et au nombre de passagers à bord des motos.

M. Oualembo a souhaité que les autorités  rendent obligatoire le port d’équipements de sécurité aux conducteurs et aux passagers, organisent les formations et les sessions pour l’obtention d’un permis de conduire, exigent l’immatriculation des motos ainsi que le port des uniformes communes et numérotées, afin d’identifier le conducteur en cas d’incident.

En attendant la réglementation de ce secteur, les autorités administratives et policières de la ville capitale, les maires d’arrondissements et les services de transport-urbain pourraient renforcer les mesures de sécurité autour de ce métier.

La réglementation des motocyclistes  fait partie des délibérations du conseil départemental et municipal de Brazzaville sur lesquelles les élus locaux vont se prononcer, du 19 au 29 septembre prochain à Brazzaville, rappelle-t-on. 

 (ACI/Nadège Makoubama)

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