BRAZZAVILLE, 04 AOUT (ACI) – La directrice de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Mme Aminata Niéré, a fait savoir le 4 août à Brazzaville, qu’en République du Congo les morsures des serpents demeurent une urgence médico-chirurgicale fréquente.
L’information a été donnée pendant le lancement de la 1re édition des journées de valorisation des acquis de la recherche et de l’innovation congolaise (Jovaric), co-organisée par l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation (Anvri) et l’Institut de recherche en sciences exactes et naturelles (Irsen), placée sous le thème, «Serpents en République du Congo : Intérêt, dangerosité et prise en charge à une morsure».
Pour elle, ce thème démontre les capacités des chercheurs congolais à apporter leurs contributions dans la résolution des différents problèmes sociaux que connaissent les populations, en favorisant un meilleur accès aux connaissances sur l’écosystème des serpents en général et des envenimations en particulier.
Il permet également d’améliorer les capacités d’intervention des populations et des services techniques confrontés aux problèmes des serpents en renforçant la collaboration, le partage des informations au profit de la science et de la société, a-t-elle ajouté, précisant que les circonstances et le contexte des accidents liés aux morsures de ces reptiles ne favorisent pas la prise en charge des victimes dans les centres de santé.
Félicitant les organisateurs de cette rencontre, Mme Niéré a indiqué que l’impact de cet évènement ne sera visible que quand les chercheurs vulgariseront les informations en leur possession, en définissant les priorités des recherches et en formulant des recommandations pour la prise en charge et le traitement des morsures des serpents. Ceci pour déterminer le positionnement du sérum anti venimeux nécessaire pour son utilisation rationnelle.
De son côté, le coordonnateur général de cette édition, M. Alain Mercier Bita, a souligné qu’au Congo, en l’absence des données épidémiologiques fiables sur les morsures de serpents, on estime que près de 20% de serpents venimeux seraient à l’origine de cas d’envenimations. Ces morsures constituent un véritable problème de santé et sont à l’origine de paralysie pouvant bloquer la respiration et causer des troubles sanguins avec pour conséquences, les hémorragies fatales et les insuffisances rénales.
«C’est donc à, juste titre que des chercheurs, des associations de protection de la nature, des tradipraticiens et de simples curieux s’intéressent désormais aux serpents», a dit M. Bita.
Au cours de cette 1re édition des Jovaric 2023 dont l’objectif est d’améliorer les connaissances sur les serpents en République du Congo, plusieurs activités sont programmées, notamment la tenue de la conférence scientifique, de la journée populaire de valorisation scientifique, et de la parade de posters scientifiques sur les serpents. Ces journées sont placées sous le signe de la confiance dans la science partagée.
En 2017, l’Oms a classé les morsures de serpents parmi les Maladies tropicales négligées (Mtn) de la plus haute priorité. Elles sont, sans doute, «la plus grande crise de santé cachée du monde», avec une personne qui meurt d’une morsure quasiment toutes les quatre minutes, rappelle-t-on. Ces journées prendront fin le 7 août prochain. (ACI/ Gina Ngoulako)