Afrique/Littérature : Les participants au Flam recommandent la littérature pour dénoncer les répercussions du colonialisme

BRAZZAVILLE, 10 FEV (ACI) – Les participants au Festival du livre africain de Marrakech (Flam), ont recommandé, le 8 février, l’écriture littéraire africaine pour constituer un acte de résistance aux méfaits du colonialisme d’hier et à la montée des idées de l’extrême droite en Occident aujourd’hui.

A l’occasion de ce festival tenu sous le thème « Notre diversité, nos communs », les intervenants ont insisté sur le rôle des écrivains et des artistes africains, à travers leurs œuvres littéraires et artistiques, pour la dénonciation des excès du colonialisme dans le passé et ses répercussions dans le présent. Ils ont demandé, aussi, à travers leurs œuvres d’affronter les vagues d’intolérance et de haine qui touchent actuellement différentes régions du monde.

« Nous sommes toujours colonisés, notre histoire est écrite par les autres. Il est temps que nous nous approprions notre espace collectif et récupérions nos archives volées, en résistant à travers le récit et l’écriture », a relevé le poète haïtien, M. Rodney Saint-Éloi.

Pour lui, le récit constitue une sorte de résistance contre le système de manipulation et de mensonge qui veut s’imposer au monde. Il est un moyen de cultiver l’espoir pour assurer aux Africains, une meilleure place dans l’avenir.

L’écrivain et journaliste marocain établi aux Pays-Bas, M. Abdelkader Benali, a mis l’accent sur la montée en puissance de l’extrême droite dans le monde d’aujourd’hui, en particulier dans les pays occidentaux, insistant sur le devoir des écrivains africains de défendre leurs identités avec discrétion et d’être fiers de leurs racines.

À cet effet, M.Benali a souligné la nécessité d’établir une réconciliation  entre l’Europe et l’Afrique en s’appuyant sur l’histoire et les archives partagées, relevant, d’autre part, l’importance de la littérature comme étant  « notre mémoire commune et notre moyen de plaisir et d’expression de l’unité ».

Pour sa part, la romancière franco-ivoirienne, Mme Véronique Tadjo, a indiqué que le monde d’aujourd’hui est rempli d’incitations à l’intolérance. « Notre pari est de consacrer l’importance de l’écoute de l’Autre, en promouvant l’image et les contributions des migrants dans leurs pays d’accueil, plutôt que de les rejeter », a-t-elle dit.

 Elle a reconnu le fardeau de la mémoire collective africaine, accablée par l’héritage du colonialisme et les histoires de génocide, sur la mémoire personnelle, qui a du mal à s’exprimer.

De son côté, l’écrivaine jamaïcaine basée au Niger, Mme Antoinette Tidjani Alou, a estimé que l’histoire coloniale ne se réfère pas seulement à la domination de l’homme blanc sur l’homme noir, mais aussi sur l’homme blanc.

« Nous avons besoin de respirer à travers les pages des livres, des photographies et des peintures pour s’ouvrir sur le monde, et d’assurer la responsabilité de transmettre notre histoire à nos enfants », a-t-elle signifié.

Le Flam a rassemblé des écrivains, des penseurs et des intellectuels d’Afrique, de ses diasporas et de ses descendants. Le FLAM se veut une célébration éloquente de la littérature et de la culture africaines.

Ouvert à tous les publics et à tous les âges, ce festival qui prendra fin le 11 février est à accès gratuit, dans tous les sites d’accueil. La finalité étant de rapprocher la culture et l’art aussi bien des passionnés que de ceux qui s’en sentent éloignés. (ACI)

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