PÉKIN, 16 AVRIL (ACI) – La Chine explore actuellement de nouveaux mécanismes pour encadrer le secteur des médias sociaux, largement envahi par les « selfi-médias », dont les contenus propagent des informations plagiées et de fake news, a annoncé, le 14 avril à Pékin, le chercheur en relation internationale, le Pr Xu Tiebing.
Intervenant lors d’une conférence sur le parcours et le développement des médias en Chine, le Pr Xu a précisé que cette démarche s’inscrit dans une volonté d’instaurer une gouvernance médiatique innovante. Celle-ci vise à répondre aux défis posés par la fragmentation de l’espace public et la montée des pratiques individualisées de consommation d’information.
Le paysage médiatique chinois se caractérise par un équilibre complexe entre un contrôle renforcé et des formes d’adaptation créative. Dans un contexte de multiplication des canaux de communication et de radicalisation des discours, cette situation appelle à une réflexion renouvelée sur le rôle des médias dans la société contemporaine, a-t-il dit.
Selon le Pr Xu, les médias en Chine sont structurés selon une logique de sectorisation. La presse officielle, historiquement enracinée dans les traditions des édits impériaux et des circulaires administratives, demeure fidèle aux orientations du Parti. À cela s’ajoute une distinction croissante entre les contenus destinés au public national et ceux orientés vers l’international.
A son avis, la transition numérique oblige la presse écrite à se réinventer, entre maintien de ses structures institutionnelles et ajustements éditoriaux. Quant à la télévision, longtemps considérée comme un média dominant, elle peine à conserver son audience face à un environnement en constante évolution, où texte, image et son se combinent.
L’essor des vidéos courtes, des comptes individuels et des relais anonymes redéfinit les usages et brouille les frontières entre information, communication et influence, a-t-il conclu. (ACI/Berninie Dédé Massamba)
