Congo/Banque Mondiale : Le pays peut transformer la crise climatique en une opportunité pour éradiquer la pauvreté

Brazzaville, 10 Oct (ACI) – La République du Congo peut transformer la crise climatique en opportunité, en vue de mettre fin à la pauvreté et promouvoir la prospérité partagée a déclaré, le 9 octobre à Brazzaville, l’économiste en chef pour le développement durable en Afrique Centrale de la Banque mondiale, M. Nabil Chahe Rli.

S’exprimant lors de la conférence de presse, organisée dans le cadre de la publication d’un nouveau document de la Banque mondiale intitulé « Rapport sur le développement et le climat de la République du Congo (Ccdr) », il a indiqué que le Congo pourrait réduire la pauvreté de 40% dans les zones rurales et 20% dans les zones urbaines d’ici 2050, en faisant des réformes plus ambitieuses en faveur de la diversification économique ainsi que la résilience climatique.

A cette occasion, quatre priorités ont été identifiées selon ce rapport pour la croissance durable du Congo. Il s’agit, notamment, de construire des infrastructures et services plus forts et verts dans l’électricité, l’eau et l’assainissement. Ces priorités peuvent apporter des résultats transformateurs.

En effet, environ 9, 2 milliards de dollars seront nécessaires pour mettre à niveau les infrastructures urbaines, de développer la résilience pour atténuer le changement climatique dans les villes congolaises.

S’agissant de la deuxième priorité, le Congo devrait avoir une éducation, des systèmes de santé et des services sociaux adaptés au changement climatique qui peuvent sauver des vies et apporter des ressources vitales aux plus pauvres.

Il s’agira de mettre en place des systèmes renforcés des maladies, ainsi que des services sociaux et d’éducation adapté aux chocs climatiques.

Quant à la troisième priorité, ce rapport stipule que le Congo devrait renforcer des investissements dans le capital naturel, notamment, dans l’agriculture climato-intelligente et une meilleure gestion des forêts, en vue de contribuer à la création d’emplois et à la réduction des émissions de carbone.

A cet effet, pour réussir cet investissement, le Congo devrait avoir 245 millions de dollars pour développer l’agriculture climato-intelligente, afin d’augmenter 50% des rendements des cultures essentielles, en réduisant les émissions de 12 mégatonnes d’équivalent-dioxyde de carbone (Mtéq.Co2).

Concernant la quatrième priorité, le Congo devrait avoir une meilleure gouvernance climatique pour tirer parti des marchés du carbone. Ainsi, les forêts du Congo génèrent 260 millions de dollars en exportation de bois et stockent plus de 44 gigatonnes d’équivalent de C02.

D’après ce rapport, la protection et la valorisation de la forêt sont essentielles pour transformer le capital naturel du pays en richesse.

Pour ce rapport, le Congo devrait faire un investissement de 690 millions de dollars dans les pratiques, évitant l’agriculture sur brûlis et l’exploitation forestière à faible impact bénéficierait à 380 000 membres des communautés forestières et permettrait une réduction des émissions de 131 Mt éq. C02.

Pour sa part, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République du Congo, M. Cheick Kante a souligné que ce rapport vise à encourager le débat sur les questions liées au climat et au développement et à identifier les domaines d’action prioritaire pour garantir un avenir meilleur et plus vert à l’ensemble du peuple congolais.

Par ailleurs, il a dit que le Congo se trouve à la croisée des chemins. Pour lui, le changement climatique menace les gains de développement du pays et constitue un risque pour son capital naturel, physique et humain.

De son côté, le représentant régional de la Société financière internationale (Ifc) en République du Congo, M. Malik Fall a indiqué que le secteur privé à un rôle à jouer dans la mobilisation du financement, pour mettre en uvre des réformes et investissements dans le contexte de marges budgétaires restreintes.

Pour y parvenir, il est nécessaire de sensibiliser les parties prenantes aux risques et opportunités que présente le changement climatique, de proposer des solutions innovantes et des réformes du secteur financier, a-t-il conclu. (ACI/Kesnov Medurin Ngouolali)

Articles Similaires

DERNIÈRES PUBLICATIONS

FansJ'aime
SuiveursSuivre
AbonnésS'abonner