Congo/Forets : Les Osc s’approprient le règlement de l’Ue sur la déforestation

Brazzaville, 26 Juin (ACI) – Les Organisations de la société civile (Osc) se sont appropriées, le 23 juin à Brazzaville, le règlement de l’Union européenne (Ue) sur la déforestation, le partenariat forestier et les nouveaux processus en cours sur la gouvernance forestière et climatique, en vue d’une meilleure implication dans sa mise en œuvre.

Au cours d’un atelier s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du Projet forêt gouvernance marché et climat (Fgmc), dont le but est de renforcer la gouvernance forestière et climatique, les participants ont été, aussi, sensibilisés sur l’accord de partenariat volontaire (Apv) sur l’application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (Flegt) et les enjeux liés à la déforestation.

D’après le rapport sur l’état mondial des forêts publiées par la Fao en 2016, près de 80% de la déforestation mondiale est causée par l’agriculture. Les 20% restants se répartissent entre l’industrialisation, la construction d’infrastructures, les activités minières et l’urbanisation.

En effet, l’Ue qui contribue à 16% de la déforestation a adopté en mai dernier, le projet de règlement contre la déforestation et la dégradation des forêts (Rdue). Ce projet présenté, en 2021, interdit la mise sur le marché ou l’exportation depuis le marché européen des produits ayant contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts après le 31 décembre 2020.

A cette occasion, l’expert de l’Ue, M. Jim Djotou a expliqué aux parties prenantes que les nouvelles règles permettront ainsi de garantir que la consommation et le commerce de sept matières premières, entre autres, l’huile de palme, bois, café, cacao, caoutchouc et soja ainsi que certains de leurs produits dérivés, ne contribuent pas à la déforestation et à la dégradation des écosystèmes forestiers.

«Les produits concernés ne peuvent être mis sur le marché européen ou exportés à partir du marché européen que s’ils sont produits conformément à la législation du pays de production. Les entreprises devront également vérifier que ces produits respectent la législation du pays de production, y compris les droits humains et les droits des populations autochtones», a-t-il ajouté.

Dans le but de lutter contre la déforestation, l’Ue et le Congo ont signé un partenariat forestier reposant essentiellement sur la gouvernance forestière, l’économie forestière durable, sur l’agriculture à zéro déforestation et sur la préservation de la biodiversité.

Lors de cet atelier, les parties prenantes engagées dans des questions de gouvernance forestière ont déploré le prix de la tonne de carbone fixé à cinq dollars américains, entre le Congo et la Banque mondiale, dans le cadre du programme de réduction des émissions.

Outre ce montant proposé par la Banque mondiale, plusieurs autres préoccupations de la société civile sur l’effectivité des mécanismes de partage des bénéfices et de gestion des plaintes ainsi que des autres sauvegardes sociales et environnementales au profit des communautés locales et de la population autochtone restent sans réponse.

De son côté, M. Christian Mounzéo de la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (Rpdh) a indiqué que dans l’ambition de lutter contre la pauvreté et les changements climatiques, le Congo se déploie à mettre en œuvre un ensemble de réformes dans le secteur de la forêt. A cet égard, le pays s’est engagé entre autres, dans les Apv/ Flegt. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)

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