BRAZZAVILLE, 12 AOÛT (ACI)- La présidente de la Fondation congolaise pour la recherche médicale (Fcrm), le Pr Francine Ntoumi, a informé, le 10 août à Brazzaville, les sénateurs sur les activités, les défis et opportunités de ladite fondation pour son intégration dans l’arsenal de la santé publique.
« Depuis 15 ans, la Fcrm a pour mission de contribuer au développement de la recherche biomédicale. Elle vise à conduire des activités de recherche, former, faire des services de soins de santé de qualité à la population vulnérable et faire un plaidoyer pour la recherche médicale », a expliqué Mme Ntoumi au cours de la séance plénière.
Selon Mme Ntoumi, cette fondation fonctionne avec des subventions, réponds à des appels à projets des différents bailleurs de fonds et reçoit des dons ainsi que des soutiens en nature. A titre d’exemple, en 2023 la fondation a reçu une subvention totale de plus de 782 millions, a-t-elle rappelé.
Après un plaidoyer au niveau international, le Pr Ntoumi a jugé nécessaire d’obtenir le soutien de son pays. A cette occasion, elle a sollicité le soutien des sénateurs pour la reconnaissance de la Fcrm comme structure d’utilité publique, une reconnaissance essentielle pour bénéficier d’avantages fiscaux et continuer à former gratuitement des étudiants congolais en doctorat et master en recherche médicale.
Pour le Pr Ntoumi, reconnaitre la fondation comme structure d’utilité publique par le Parlement serait une avancée majeure et va permettre d’avoir des lignes de soutien pour la pérennisation des services mais aussi de renforcer l’intégration de la Fcrm dans le système de santé publique du Congo et de promouvoir la recherche sur les plantes médicinales.
Elle va aussi encourager les décideurs politiques à baser leur décision sur l’évidence locale, une intégration de la Fcrm dans l’arsenal de la santé publique, inciter des collaborations et synergies locales ainsi que de promouvoir la recherche sur les plantes médicinales qui représente une grande opportunité, a-t-elle mentionné.
« Il est important que le Parlement et la population soient au courant de nos travaux. Il est nécessaire pour nous d’avoir la reconnaissance de nos pères. Jusqu’ici tout ce que l’on fait, on se bat, on a des financements on achète les équipements pour des formations gratuites mais cela à un coût. Cependant, il y a des coût qui peuvent être utilisé différemment comme des taxes », a déclaré Mme Ntoumi.
Le Pr Ntoumi a, également, souligné l’importance d’encourager davantage de femmes congolaises à s’engager dans les sciences, afin de remédier à la faible représentation féminine dans ce domaine.
« Le plaidoyer est important à l’extérieur mais aussi bien à l’intérieur si on veut répondre aux besoins de science de notre pays il faut qu’il y’ait plus de scientifiques congolais qui s’engage dans les sciences et en particuliers nos filles. Il n’est pas normal d’avoir que 12% de femmes dans les sciences et ce n’est pas acceptable », a indiqué la présidente de la Fcrm.
Au terme de sa présentation, les sénateurs ont apprécié les efforts de cette fondation dans le cadre de la recherche médicale. « Les sénateurs sont engagés à vous soutenir. Ils vous encouragent à poursuivre vos efforts et de mobiliser davantage les femmes. Ne vous découragez pas. Le Sénat vous soutien. La meilleure façon de faire le plaidoyer c’est de travailler et d’approfondir les recherches », a dit le président du Sénat.
La Fcrm joue un rôle crucial dans la recherche sur les maladies infectieuses, notamment, le paludisme chez les femmes enceintes et les maladies diarrhéiques chez les enfants. Elle est, également, impliquée dans des initiatives innovantes telles que l’identification des corps par empreinte génétique lors de l’explosion du 4 mars 2022 et la fabrication de visières de protection durant la pandémie de Covid-19.
En rappel, la Fcrm a formé 51 masters de l’Université Marien Ngouabi et Denis Sasou Nguesso, 14 thèses de doctorats (phd) soutenus, 12 thèses de médecine, plus de 2000 personnels de santé et 42 mobilités. « Ces formations sont faites en collaboration avec des partenaires. Nous ne travaillons jamais seul », a-t-elle fait savoir. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)