BRAZZAVILLE, 14 OCT (ACI)- Près de 25 agents des services techniques provenant de 12 départements du Congo renforcent, du 14 au 18 octobre à Brazzaville, leurs capacités sur les techniques d’identification des maladies animales, la collecte et la transmission d’échantillons biologiques dans le respect des bonnes pratiques afin d’améliorer la qualité des diagnostics et des résultats de laboratoire
Cette formation théorique et pratique sur le les prélèvements biologiques, la gestion des carcasses, l’investigation, la collecte et la transmission des données de terrain s’inscrit dans le cadre de la stratégie de surveillance intégrée de la fièvre de la vallée du Rift, élaborée et validée en 2020.
Le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé animale (Omsa) et le projet Redisse IV de la Ceeac a organisé cette formation pour répondre aux lacunes identifiées lors de deux évaluations majeures à savoir, l’évaluation des performances des services vétérinaires (Pvs) réalisée en 2009, et l’évaluation des capacités du Règlement sanitaire international (Rsi) que l’Oms a piloté en 2019.

Ces deux exercices ont mis en lumière les faiblesses des systèmes de santé animale et humaine au Congo, particulièrement dans la surveillance des maladies, a-t-on noté.
Intervenant à cette occasion, le délégué du représentant de l’Omsa pour l’Afrique, le Dr Yacinthe Guigma a indiqué que face à la montée des maladies zoonotiques, notamment, l’épidémie de mpox, il est crucial de renforcer les capacités des acteurs sur le terrain pour garantir une alerte précoce et une réaction rapide.
« Les acteurs présents jouent un rôle central dans l’application de nos stratégies au niveau national et régional. C’est sur eux que repose la réussite de la mise en œuvre de ces plans de surveillance et de riposte. Cette formation vise à doter les participants des outils nécessaires pour répondre efficacement aux menaces sanitaires», a-t-il souligné.
Pour le coordinateur régional de Redisse IV (Ceeac), M. Ludovic Fiomoma Tamadea, cet atelier vise à développer les compétences des acteurs locaux afin de prévenir et contenir d’éventuelles épidémies dans la région.
« Notre région, connue pour héberger le deuxième plus grand massif forestier au monde, représente un réservoir important de pathogènes. Il est crucial de renforcer les capacités locales pour mieux anticiper et gérer les épidémies. L’alerte précoce veut que les autres acteurs soient formés pour lancer l’alerte pour permettre une investigation en vue de déclarer une épidémie et prendre le devant pour la riposte. Vous êtes le maillon important», a-t-il indiqué.
Aussi, M. Fiomoma Tamadea a souhaité que cette formation soit suivie de celle d’équipe d’intervention rapide pour permettre aux participants d’être opérationnels et mobilisables à tout moment pour une réaction efficace.

Ouvrant les travaux, le directeur général de l’élevage, délégué national auprès de l’Omsa, M. N’kaya-Tobi a mis en avant l’importance du recyclage des connaissances et du perfectionnement des agents afin d’assurer la qualité des services vétérinaires et de santé publique.
« La surveillance des maladies repose sur un outil fondamental : le laboratoire. Un laboratoire performant est composé d’hommes bien formés, d’équipements adaptés et de processus rigoureux pour la collecte et l’analyse des échantillons. L’objectif de cette formation est de renforcer ces compétences chez les acteurs de terrain afin d’améliorer le diagnostic et la gestion des maladies », a-t-il expliqué.
La formation s’inscrit dans la perspective plus large de protection de la santé publique. « En tant qu’agents de la santé animale, notre rôle est de préserver la santé humaine, notamment en luttant contre les zoonoses. Il est donc essentiel que les acteurs de terrain soient capables de fournir des échantillons fiables pour des réponses rapides et efficaces », a conclu M. N’kaya-Tobi.
Au terme de cette formation l’Omsa va remettre des kits de chirurgie aux participants. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)