Monde/Economie : La dette extérieure des pays en développement atteint 1.400 milliards de dollars en 2023

BRAZZAVILLE, 06 DEC (ACI) – Les pays en développement ont dépensé un montant inédit de 1.400 milliards de dollars au titre du service de leur dette extérieure en 2023, rapporte la dernière édition du Rapport sur la dette internationale de la Banque.

D’après le communiqué de presse de l’institution bancaire publié le 3 décembre dernier, les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, éligibles aux prêts de l’Association internationale de développement (IDA) du Groupe de la Banque mondiale ont payé un montant record de 96,2 milliards de dollars pour rembourser leur dette extérieure.

Quant à eux, les paiements d’intérêts ont augmenté de près d’un tiers et se sont élevés à 406 milliards de dollars, grevant dans de nombreux pays les budgets pouvant être alloués à des domaines critiques tels que la santé, l’éducation et l’environnement.

Bien que les remboursements aient diminué de près de 8 % pour atteindre 61,6 milliards de dollars, les charges d’intérêt ont grimpé de 34,6 milliards de dollars en 2023, soit quatre fois plus qu’il y a dix ans. En moyenne, les paiements d’intérêts des pays éligibles aux prêts de l’Association internationale Ida de la Banque mondiale, s’élèvent à ce jour à près de 6% de leurs recettes d’exportation, une proportion qui n’a pas été observée depuis 1999.

En fin 2023, la dette extérieure totale de l’ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire atteignait le chiffre record de 8.800 milliards de dollars, soit une augmentation de 8% par rapport à 2020. La progression en pourcentage a été deux fois plus importante pour les pays éligibles à l’Ida, dont la dette extérieure totale a grimpé à 1.100 milliards de dollars, c’est-à-dire une hausse de près de 18 %.

Au cours de la même période, la Banque mondiale et d’autres institutions multilatérales ont injecté près de 51 milliards de dollars de plus en 2022 et 2023 par rapport aux remboursements perçus au titre du service de la dette. La Banque mondiale a financé un tiers de cette somme, soit 28,1 milliards de dollars, poursuit le communiqué.

Dans son intervention, l’économiste en chef et vice-président senior du Groupe de la Banque mondiale, M. Indermit Gill a expliqué que les institutions multilatérales sont devenues la dernière planche de salut pour les économies pauvres qui s’efforcent d’équilibrer les paiements de la dette avec les dépenses consacrées à la santé, à l’éducation et à d’autres priorités de développement.

« Dans les pays pauvres très endettés, les banques multilatérales de développement jouent désormais le rôle de prêteur en dernier ressort, un rôle pour lequel elles n’ont pas été pensées. C’est le reflet d’un système de financement défaillant, à l’exception des fonds injectés par la Banque mondiale et d’autres institutions multilatérales, l’argent sort des économies pauvres alors qu’il devrait y entrer », a-t-il souligné.

Ce Rapportprésente les principaux éléments issus de la base de données de la Banque mondiale sur les statistiques relatives à la dette internationale, la source la plus complète et la plus transparente de données sur la dette extérieure des pays en développement. Il témoigne d’un effort accru pour garantir l’exactitude des informations relatives à la dette des pays Ida. Cet exercice de rapprochement prêt par prêt a permis d’obtenir un taux de concordance des données de 98 %, ce qui réduit la marge d’erreur de dix à seulement deux points.

La pandémie de Covid-19 a fortement alourdi le fardeau de la dette de tous les pays en développement, et la flambée des taux d’intérêt mondiaux qui s’en est suivie a rendu plus difficile le redressement de la situation pour bon nombre d’entre eux, rappelle-t-on. (ACI)

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