Brazzaville, 05 Juil (ACI) – Les acteurs de la société civile ont souligné, le 4 juillet à Kintélé dans le département du Pool, l’importance d’aligner les efforts de reboisement aux besoins des populations rurales.
Ils ont fait ce plaidoyer au cours d’une causerie-débat organisée en marge de la conférence internationale sur le reboisement, tenue sous le thème « Enjeux et défis de la foresterie communautaire pour la conservation et la restauration des forêts en République du Congo ».
A cette occasion, l’administrateur général du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (Fgdh), M. Maixent Fortunin Agnimbat Emeka, a insisté sur la nécessité de faire du reboisement non seulement un moyen d’améliorer les conditions de vie des communautés locales, mais aussi de respecter et renforcer leurs droits.
« Le reboisement doit contribuer à améliorer les conditions de vie des populations rurales, car ce sont elles qui possèdent les terres », a déclaré M. Agnimbat Emeka, soulignant que les projets de reboisement doivent s’adapter aux besoins des communautés locales en choisissant des essences d’arbres utiles pour l’agroforesterie et la sécurité alimentaire, tout en atténuant les effets du changement climatique.
En outre, il a appelé à une volonté politique accrue pour appliquer les lois existantes en faveur des communautés rurales et a critiqué la mauvaise application des lois environnementales. Il a fait noter que bien que le Congo soit exemplaire dans l’internalisation des normes internationales, la mise en œuvre reste déficiente.

« La priorité doit être donnée aux besoins des communautés rurales plutôt qu’à ceux des grandes entreprises internationales et des sociétés pétrolières », a-t-il relevé, appelant à une application stricte des politiques de développement en faveur des populations locales.
Intervenant à cette occasion, le socio-économiste à la Recherche Agronomique pour le développement, M. Guillaume Lescuyer a recommandé l’implication des populations locales dans les projets de restauration forestière.
Pour lui, ces différentes recommandations soulignent l’importance de penser en termes de développement durable et d’intégrer ces initiatives dans les chaînes de valeur existantes pour assurer des revenus à court terme aux communautés rurales.

De son côté, le représentant du ministère de l’Économie forestière, M. Jervais Nkoulou a présenté l’état d’avancement des textes relatifs à la foresterie communautaire en République du Congo.
Cette présentation, structurée en quatre points, a abordé les types de forêts communautaires reconnus par la loi 33, les outils de gestion élaborés, ainsi que les orientations contenues dans ces directives.
La loi 33 du Congo, a-t-il précisé, reconnaît quatre types de forêts communautaires à savoir, les forêts naturelles dans les séries d’éducation communautaire, les plantations sur le terroir des communautés locales, les forêts créées et gérées par les communautés, et les forêts naturelles concédées aux communautés locales.
« Ces forêts, une fois créées, font partie du domaine forestier permanent et doivent être dotées d’un plan de gestion simple », a-t-il fait savoir. Il a indiqué que la finalisation des outils et la vulgarisation sont prévues, avec une attention particulière sur les expériences pilotes pour opérationnaliser la foresterie communautaire au Congo. (ACI/Berninie Dédé Massamba)