Brazzaville, 10 oct. (ACI) – Les participants aux débats interactifs sur l’architecture et l’habitat ont demandé le 6 octobre dernier à Kintélé dans le département de Brazzaville, à l’État et ses partenaires à d’investir en urgence dans l’architecture et l’habitat décents dans les villes, en tant que lieux de sécurité, d’opportunités et de résilience pour tous.
Cette recommandation a été formulée lors d’une conférence-débat organisée par l’Institut supérieur d’architecture, d’urbanisme, de bâtiment et de travaux publics (Isaubtp), dans le cadre de la célébration conjointe de la Journée mondiale de l’habitat et de la Journée internationale de l’architecture, autour du thème : « Réponse aux crises urbaines pour promouvoir des solutions aux défis environnementaux ».
Les participants ont également appelé les partenaires et les communautés à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre davantage de politiques urbaines inclusives et respectueuses de l’environnement.

S’agissant de Brazzaville et de Pointe-Noire, ils ont invité l’État et les partenaires à engager des travaux de reconstruction des mûrs pour bâtir des villes durables et ne laisser personne à la marge. Ils ont par ailleurs dénoncé le caractère obsolète des premiers plans architecturaux de ces deux agglomérations, élaborés depuis l’époque coloniale.
Concernant les populations vivant dans ces villes, les intervenants ont plaidé pour le respect des schémas directeurs afin de prévenir les érosions, l’ensablement et les inondations. A cet effet, ils ont recommandé à l’État de reconstruire les quartiers vulnérables, accélérer les projets de drainage en réhabilitant les grands collecteurs d’eau, actualiser le code de l’urbanisation et revoir la typologie des constructions.
Intervenant à cette occasion, le professeur Narcisse Malanda a souligné que la multiplication des conflits urbaines à Brazzaville et à Pointe-Noire est une conséquence de l’urbanisation anarchique. Les glissements de terrain, ensablement, inondations touchant les habitations et les infrastructures publiques, contraignent des nombreuses de personnes à l’exode permanent et à la création de quartiers périphériques inadaptés. Ces phénomènes, a-t-il expliqué, sont dus à l’augmentation des températures et les variations du régime pluviométrique, liées au changement climatique.
S’appuyant sur les données du ministère de l’Environnement, le Pr Malande a rappelé que la température moyenne au Congo a augmenté de 0,07 % au cours des 50 dernières années. Aujourd’hui, le pays se classe au 48e rang mondial des plus vulnérables au changement climatique et 8e parmi les moins préparés à y faire face, alors que la croissance démographique annuelle atteint 9,9 %.
Depuis plusieurs années, les architectes mettent leurs compétences au service des victimes de catastrophes naturelles, humaines ou technologiques. Leur mission consiste à concevoir des projets architecturaux définissant, à travers plans et documents écrits, l’implantation, la composition et l’organisation des bâtiments, ainsi que l’expression de leurs volumes et le choix des matériaux. (ACI)

