Congo/Santé : Une enquête comportementale couplée à la sérologie VIH pour orienter les futures actions

BRAZZAVILLE, 07 AOUT (ACI) – Le directeur général des soins et services de santé, M. Henri Germain Monabeka, a lancé, le 4 août à Brazzaville, les activités de la troisième enquête comportementale couplée à la sérologie VIH chez les professionnelles du sexe, les hommes homosexuels, les usagers de drogues injectables et les minorités du genre.

Cette enquête vise à contribuer à la réduction de nouvelles infections chez les populations les plus exposées au risque d’infection à ce virus en vue disposer des données fiables pour lutter contre le Vih/sida. Elle concerne les villes de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Ouesso et Pokola où le taux des cibles est élevé et permettra d’estimer la prévalence de l’infection à VIH chez ces sujets.

A cette occasion, M. Monabeka a déploré la situation épidémiologique du sida qui reste préoccupante au Congo. « Les estimations de l’Onusida, de 2022 rapportent que 130.000 personnes vivent avec le VIH pour un taux de prévalence de 3,8% chez les populations de 15 à 49 ans. Et, 13.000 nouvelles infections pour 7.400. Le Congo reste confronté à une épidémie de type généralisé. On note aussi la féminisation de l’épidémie », a-t-il souligné.

Présentant le projet, le chargé de programmes au Conseil national de lutte contre le sida et les épidémies, M. Axel Ngatsé a fait savoir que cette enquête, qui va associer le statut sérologique aux comportements, comprend le volet analyse statistique sur le VIH, l’hépatite B ou C, la syphilis et le volet comportemental ou qualitatif.

Ces deux volets complémentaires, a-t-il ajouté, permettent de comprendre la dynamique du VIH chez les populations et d’orienter les actions afin d’éliminer ce virus à l’échelle nationale.

Cette enquête dont les résultats sont attendus en début 2024, va se dérouler en 3 phases, à savoir, la mission exploratoire, la cartographie et l’élaboration du recueil de données de l’enquête en tant que telle pour estimer la prévalence dans les zones d’enquête.

La vision de la riposte au Vih/sida s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de santé 2018-2030 dont le but est de doter le pays d’un système performant, résilient et à même de garantir l’accès universel à des services de qualité.

Pour sa part, le coordonnateur du projet au Pnud, le Dr Hugues Asken Traoré, a exhorté la population à entreprendre des actions permettant de mettre fin à l’épidémie du Vih/Sida d’ici à 2030 conformément aux Objectifs du développement durable (Odd).

« Cette contribution va, de la réduction des nouvelles infections Vih parmi les populations les plus vulnérables, à la mise sous traitement antirétroviral d’au moins 95% des patients séropositifs à zéro discrimination chez les patients vivant avec le VIH et les populations clés. Ces aspects constituent au Congo des défis majeurs de santé publique par leurs impacts transversaux sur la morbidité, la mortalité du Vih », a-t-il indiqué.

En rappel, la dernière enquête de 2018, avait montré une augmentation de la prévalence chez les professionnels de sexe 8,1% et les homosexuels 41,2%. Elle avait également mis en évidence la nécessité d’orienter les interventions chez les populations clés constituant un mécanisme d’interventions pour réduire la vulnérabilité au virus.

L’enquête bio-comportementale couplée à la sérologie VIH sera réalisée par le gouvernement à travers le Conseil national de lutte contre le sida, les Infections sexuellement transmissibles (Ist) et les épidémies, avec l’appui technique et financier du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que du Pnud. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)

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