Pélagie Ngouono, femme arbitre internationale de foootball

Native de Komono, le 12 juin 1986, dans le département de la Lékoumou, en République du Congo, Mme Pélagie Ngouono a réalisé un parcours exceptionnel, comme arbitre assistante internationale de football.

Un talent précoce multidisciplinaire

Sportive dans l’âme, Pélagie Ngouono commence par pratiquer le handball à l’âge de 11 ans. Elle n’est encore qu’au cycle primaire, lorsqu’elle exprime ses qualités dans cette discipline, pendant les compétitions scolaires. Plus tard, au collège, elle pratique simultanément l’athlétisme et le football, sans abandonner son sport de prédilection, le handball.

Une carrière d’arbitre de football inattendue

Après l’obtention de son baccalauréat, Pélagie intègre l’Institut national de la jeunesse et du sport (Injs). C’est pendant sa formation de professeur d’éducation physique et sportive, qu’elle démontre des qualités d’arbitre de football. Lors des cours pratiques, elle est souvent désignée pour arbitrer des matchs interclasses. Ayant remarqué le potentiel de la jeune femme, son professeur de football de l’époque, André Nzobo, lui conseille de se lancer dans l’arbitrage.

Il recommande Pélagie auprès d’un ancien arbitre international des années 90, André Nzoba, qui par la suite va la former, en lui transmettant les bases fondamentales de l’arbitrage, en compagnie d’autres futurs arbitres.

De débutante en 2004, à arbitre assistante internationale en 2010: une ascension fulgurante

Comme tout individu aspirant à devenir arbitre, Pélagie suit le parcours initial. À ses débuts, elle bénéficie d’une formation plus théorique, basée sur l’apprentissage des lois du football.

C’est en 2005 qu’elle commence à pratiquer l’arbitrage en tant qu’adhérente. Ensuite, elle devient stagiaire. Cette étape s’avère importante dans sa progression, dans la mesure où elle lui permet de faire la connaissance d’Eddie Hudansky, entraîneur français des diables rouges u20, vainqueurs de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de la catégorie en 2007, à Brazzaville.

Ce dernier encourage Pélagie, en l’invitant à prendre part aux séances d’entraînement et aux matchs d’entraînement des premiers pensionnaires du Centre national de formation de football (Cnff). Elle y côtoie entre autres Delvin Ndinga, Fabrice Ondama et Franchel Ibara, tous champions d’Afrique u20 en 2007.

En 2008, elle est promue arbitre fédérale, avant d’accéder au grade d’arbitre assistante internationale en 2010. Son principal fait d’armes demeure sa participation à la Can féminine 2012, en Guinée équatoriale. Elle s’y distingue en officiant le match de classement, également appelé « la petite finale ». En prenant part à cette rencontre, elle figure parmi les 8 meilleures arbitres de la compétition. Cette performance lui vaut une médaille de bronze.

2013-2017: Une période sombre

En septembre 2013, Pélagie enfante d’un garçon par césarienne. Cette situation l’empêche de participer à la Can féminine en 2014. Trois mois plus tard, le père de son enfant décède d’un arrêt cardiaque. Les épreuves difficiles s’enchaînent, puisqu’elle perd son père 2016. Ne pouvant plus exercer l’arbitrage pendant cette période, elle est rétrogradée par la commission nationale d’arbitrage.

La renaissance avant la retraite

Dotée d’une force mentale exceptionnelle, Pélagie ne perd pas espoir. Elle parvient à se relancer en 2017, et retrouve plus tard, son rang d’arbitre internationale. En 2021, elle manque de prendre part au test physique de renouvellement de carrière, obligatoire pour tous les arbitres du monde chaque année. Mais cela ne lui porte pas préjudice, parce qu’elle est désignée par la Confédération africaine de football (Caf), pour officier un match international au Cameroun. Cette mission, justifie son absence au pays, pendant le déroulement du test.

En 2022, elle manque, de nouveau, la participation au test, cette fois à cause d’une arthrose cervicale qui l’éloigne des terrains jusqu’en décembre de la même année. N’ayant obtenu aucun résultat au test durant deux années consécutives, Pélagie Ngouono sera obligée de mettre un terme à sa riche carrière d’arbitre internationale.

La reconversion

Actuellement membre de la commission nationale d’arbitrage, en qualité de préparateur physique des arbitres, Pélagie Ngouono est titulaire d’un master en éducation physique et sportive. C’est à ce titre qu’elle poursuit ses études à l’Université américaine du Cameroun en master 2. Elle est également chef de bureau du service des installations et des équipements sportifs à la direction générale des sports, et trésorière générale de la Fédération congolaise de rugby (Fecorug).

Par Julio Massamba

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