Congo/Femmes : « Les violences faites aux femmes encore un problème de grande envergure », selon Poucouta Loubaki Orlove

BRAZZAVILLE, 11 MARS (ACI)- La secrétaire générale de l’Association des femmes juristes du Congo (Afjc), Mme Poucouta Loubaki Orlove, a souligné la nécessité de mettre en œuvre les dispositions de la loi Mouebara en l’occurrence l’article 24 pour garantir une prise en charge institutionnelle, publique et privée gratuite des cas de violences faites aux femmes.

Dans une interview accordée à l’ACI, elle a fait savoir que les violences faites aux femmes demeurent un problème de grande envergure à l’échelle mondiale, et le Congo ne fait pas exception. Cependant, malgré les progrès avec l’adoption de cette loi et le numéro d’urgence le 1444, des améliorations restent à faire.

« Lorsqu’elles cherchent de l’aide ou un soutien les femmes sont confrontées à plusieurs défis, notamment, la stigmatisation, les coûts financiers des procédures médicales dont l’obtention des certificats médicaux et judiciaires. Les progrès sont attendus aussi au niveau des poursuites judiciaires car on note la rareté des sessions criminelles », a-t-elle dit.

Selon elle, la stigmatisation et le silence autour des violences affectent énormément les victimes, notamment, la perte de l’estime de soi, le repli sur soi, la culpabilisation, la perte d’emploi.

En effet, les violences faites aux femmes prennent diverses formes, et sont souvent perpétrées dans le cadre conjugal ou domestique, contribuant ainsi à perpétuer un système patriarcal de domination.

A ce sujet, la loi Mouebara « constitue une violence à l’égard de la femme, toute atteinte physique, morale, sexuelle ou économique à son égard et qui entraîne pour elle un préjudice, une souffrance ou un dommage corporel, psychologique, sexuel ou économique, tant dans la vie publique que privée ».

Selon elle, une attention particulière est requise pour les femmes issues de communautés marginalisées ou vulnérables. « Il est nécessaire de mettre les femmes marginalisées ou vulnérables au même niveau que les autres femmes, donc une même éducation, les mêmes soins de santé, la même instruction et information. Il faut donc corriger les disparités et combler le gap », a signifié la secrétaire générale de l’Afjc.

Dans cette interview, Mme Poucouta Loubaki a mis en lumière l’importance d’une action collective et coordonnée pour mettre fin aux violences faites aux femmes, en reconnaissant que cela nécessite non seulement des changements dans les politiques et les lois, mais aussi une transformation profonde des attitudes et des mentalités au sein de la société.

A cet effet, elle a souhaité que le gouvernement mette l’accent sur l’éducation de base, les valeurs, le respect de la dignité humaine. Il doit élaborer des règles de déontologie et d’éthiques au niveau professionnel et organiser les formations, les sensibilisations ainsi que d’insérer dans les manuels scolaires les questions de respect des droits humains afin d’inculquer la culture de la paix aux populations.

« Les parents doivent éduquer les enfants de manière égalitaire, ne pas faire de différence entre les filles et les garçons. Les hommes doivent considérer les femmes comme ils se considèrent. Pour réduire considérablement ces vilolences, les Nations unies recommandent qu’homme et femme, soient unis dans ce combat pour éradiquer la violence dans la cellule familiale, dans les milieux scolaires, dans les milieux professionnels et autres milieux religieux », a-t-elle expliqué.

L’association des femmes juristes du Congo a fait des violences faites aux femmes son champ de bataille, elle reçoit plusieurs cas au sein de son centre d’aide et d’assistance juridique. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)

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