Des cercles féminins de réflexion pour combattre le phénomène  « bébés noirs »

Les femmes évoluant au Secrétariat permanent du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales (Sepcim-aemec) ont souligné, la nécessité de créer des cercles féminins de réflexions pour appuyer le gouvernement à combattre le phénomène de la délinquance juvénile communément appelé « bébés noirs », dans les grands centres urbains du Congo.

« La maman, qui est la génératrice de l’enfant, doit se soucier de son devenir en bien ou en mal », ont déclaré à l’unanimité, le personnel féminin du Secrétariat permanent du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales, lors d’une interview.

Ces centres de réflexions seraient composés des femmes de toutes les catégories socio-professionnelles, de Brazzaville et Pointe-Noire, et se veulent être des lieux d’échanges et de partage d’expériences entre femmes.  Ces entretiens et discussions qui se feront, une fois le trimestre, à travers des groupes de parole, mettront l’accent sur des sujets précis pour donner des pistes de solutions au gouvernement, a-t-on appris d’une de ces femmes du Sepcim-aemec.

A ce propos, Mme Sylvie Loutaya, secrétaire particulière du Sepcim-aemec, a proposé la mise en place au sein de ces cercles d’un comité  de femmes chargé de  faire du porte à porte pour enregistrer ces jeunes dans les quartiers. Selon elle, cet enregistrement se fera uniquement par des « mamans spéciales », c’est-à-dire, pieuses, expérimentées, qui les prendraient au sentiment.

En fonction du choix de chacun, une tâche leur sera assignée moyennant un pourcentage, notamment, dans les activités agricoles, par la création des fermes pour le ramassage des œufs, cela réduirait fortement ce fléau. Ainsi, la Zone agricole protégée (ZAP) mixte à Bambou Mingali, district d’Ignié, au Pool, servirait d’exemple.

«Les parents sont défaillants, alors ces jeunes n’ont comme moyens de subsistance que de braquer, de piller voire tuer à l’arme blanche pour se nourrir. D’où l’urgence de ces réunions pour trouver des réponses appropriées », a poursuivi Mme Loutaya.

Pour sa part, la chargée des Affaires administratives, juridiques et financières (Caajf), Mme Huguette Nguenoni, a partagé  l’idée de Mme Loutaya, tout en demandant aux autorités de créer des centres d’apprentissage pour occuper ces jeunes adultes délinquants qui ont pour la plupart des talents cachés.

«Dans notre société, un dicton renseigne  que les enfants qui réussissent sont les fils à papa, et ceux qui le sont le moins à maman. La création de la femme à partir de la côte de l’homme,  symbolise sa force, et a donné à cette dernière la persévérance dans l’éducation des enfants», a expliqué Mme Sylvie Mavoungou, secrétaire du directeur de Cabinet du Sepcim-aemec. Saluant l’initiative, elle a précisé qu’une mère qui allaite n’oublie jamais son bébé. D’où la nécessité d’apporter à la question la touche féminine.

De même, la collaboratrice du chargé des études et de la prospective, Mme Destinée Sagesse Nombo, a relevé l’importance d’introduire la dimension spirituelle à la question  pour ramener à la raison ces jeunes délinquants au comportement inexpliqué. Contribuant beaucoup à l’éducation des enfants, en tant qu’aide, elle doit veiller dans les moindre faits et gestes.

Par contre la chargée de mission, Mme Colombe Princia Tsaka Ollessa, a relevé qu’il faudrait combattre le mal à la racine, en renouant avec l’instruction civique à partir du préscolaire comme jadis. Les enfants reçoivent trois éducations, à la maison, à l’école et dans la rue.

De leurs côtés, les hommes du Sepcim-aemec ne sont pas restés en marge du sujet. Soutenant l’initiative, M. Jean Baptiste Costodes, a noté qu’au lieu de perdre du temps dans des distractions futiles, les femmes devraient se réunir et accompagner le gouvernement à trouver des solutions idoines au problème des bébés noirs.

Relevant l’utilité de cette réflexion, le Chargé de mission à l’Economie fluviale et aux voies navigables, M. Eustache Libata, a fait savoir que les femmes en tant que mère, peuvent faire des propositions pertinentes et trouver des pistes de solutions à ce problème qui s’amplifie et handicape leurs activités au niveau des quartiers périphériques.

Toutefois, M. Libata a précisé parmi les causes liées à ce phénomène  figurent  la dimension économique, le manque d’instruction et d’affection, l’instabilité conjugale, les couples recomposés ainsi que les familles monoparentales. Ces réalités familiales entrainent des situations psychologiques et sociales qui les incommodent et finissent par devenir rebelles. Pour la plupart, ils ne peuvent être heureux avec aucun des deux parents séparés.

En dépit des mesures prises par le gouvernement en vue d’assurer la quiétude des populations, ce problème demeure d’actualité. Ainsi, les femmes doivent se lever à l’instar de Déborah en Israël, animatrice de la lutte contre les rois cananéens  pour éradiquer ce fléau dont les jeunes, âgés entre 13 et 20 ans voire plus, sont victimes. (Flore Michèle MAKOUMBOU)

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