L’Ecole de peinture de Poto-Poto : les artistes plaident pour l’installation d’une galerie virtuelle

Créée en à titre privé 1951 par l’artiste amateur français, Pierre Lods, et nationalisée en 1970, l’Ecole de peinture de Poto-Poto a formé et continue de former des artistes peintres de renom. Afin d’arrimer cette structure à l’ère du numérique, ces derniers ont plaidé pour l’installation en son sein d’une galerie virtuelle, pour exposer en ligne leurs œuvres d’art et garantir  leur  visibilité au niveau national et international.

Dans une interview accordée à l’Agence Congolaise de l’Information (ACI), Cyrille Botaka, un ancien de cette école, au nom de tous les artistes peintres de cette école, a exprimé cette volonté et a appelé les gouvernants, notamment le ministère de la Culture et des arts, et les personnes de bonne volonté à les soutenir pour la réalisation de ce projet.

« Nous voulons que nos produits soient exposés et visibles à l’échelle nationale et internationale  pour bien les écouler et véhiculer la culture congolaise », a-t-il  dit.

Outre cette préoccupation, les artistes peintres de cette école ont demandé au gouvernement le rétablissement de la subvention ou aide allouée à leur établissement dans le temps, puis suspendue pour être versée comme salaires aux décisionnaires de l’Etat qui ne sont pas des artistes.

Nous faisons la fierté de cette école, nous réclamons notre subvention

« C’est nous qui faisons la fierté de cette école et la rendons célèbre par notre travail. Même si l’Etat a mis cette maison à notre disposition, nous réclamons notre subvention parce qu’elle constituait pour nous une aide considérable pour notre transport et notre entretien », a confié Cyrille Botaka, avant de suggérer au gouvernement d’inscrire les artistes de cette structure sur la liste des décisionnaires.

Hormis le transport et l’entretien des artistes peintres, a-t-il poursuivi, cette subvention permettait aussi à ces derniers d’acheter le matériel de travail, très coûteux et souvent importé de la France ou de la Belgique, car presque inexistant au Congo. « A le trouver au pays, celui-ci est d’une qualité qui ne répond pas aux normes du dessin », a-t-il relevé.

Selon Parfait Mbon, le directeur général de l’école de peinture de Poto-Poto, en 70 ans d’existence, le bilan de son établissement est globalement positif sur le plan technique, car la structure a formé plus d’une soixantaine d’artistes professionnels. « Certains d’entre eux sont à l’étranger, tandis que d’autres ont fini de mettre en place leurs propres ateliers. Parmi ces derniers, il y a plus d’hommes et près d’une dizaine de femmes », a-t-il ajouté.

A propos des activités marquant le 70e anniversaire de cet établissement, entre autres des projections de films et des expositions, il a reconnu que celles-ci n’ont pas eu beaucoup d’impact, parce que les partenaires commerciaux ou industriels contactés, notamment Total Energie et Eni-Congo, n’ont pas répondu à l’appel. « Nous avions souhaité vivre une grande fête, mais par manque de moyens financiers, elle a été timide », a-t-il confié.

Par ailleurs, il a fait savoir que l’école de peinture de Poto-Poto compte organiser dans les tout prochains jours une grande exposition, soulignant que la réalisation et la réussite de ce projet nécessite un financement. « Nous avons écrit à Congo Assistance, nous espérons que la présidente de cette organisation, la Première dame de notre pays, nous aidera », a dit Parfait Mbon.

Les partenaires devraient aider l’Etat à réaliser les projets de grande envergure

Selon lui, ce sont les sociétés partenaires installées au Congo qui devraient aider l’Etat à réaliser les projets de grande envergure, notamment dans le domaine culturel. A ce sujet, il a rappelé qu’en 2020, cette école a bénéficié d’une aide de l’UNESCO de 15.000 dollars, pour faire face aux difficultés auxquelles elle est confrontée. « Compte tenu de ces difficultés assez importantes, cette aide s’est avérée insuffisante », a-t-il fait remarquer.

Ainsi, il a sollicité l’aide de cette institution onusienne pour l’installation de la galerie virtuelle tant souhaitée par les artistes.

Outre cette sollicitation, le directeur général de l’école de peinture de Poto-Poto a fait part des perspectives pour cet établissement, parmi lesquelles le renforcement de sa renommée et la réalisation du projet de sa réhabilitation complète, avec la construction d’un bâtiment R+1 pour l’élargir, le modifier et le moderniser, ainsi que d’une salle supplémentaire pour la protection des tableaux d’art et du matériel.

De l’avis de Parfait Mbon, le renforcement de la renommée de cette école passe aussi par l’encouragement des artistes au travail. Ainsi, il a souhaité que les petits crédits alloués à la structure pour payer les décisionnaires puissent concerner également l’aide à la création.

Honorine Soukou Mav

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